Humidité ascensionnelle et autres problèmes d'humidité

la clé d'un traitement réussi? Un diagnostic correct!

Presque tous les propriétaires frémissent à l'idée de problèmes d'humidité dans leur maison. Non seulement ces problèmes causent des désagréments, des dommages visuels et matériels et des risques pour la santé mais en plus, ils ont la réputation d'être très tenaces. Heureusement, de nombreux problèmes d'humidité peuvent être résolus et prévenus de manière relativement simple. Quelques interventions organisationnelles, chimiques ou techniques peuvent suffir. A condition que le problème soit correctement identifié. C'est dans cette phase essentielle qu'on peut faire la différence.

Six problèmes d'humidité courants

L'humidité dans la maison est un symptôme. Les murs humides, l'isolant trempé et la formation de moisissures sont toujours causés par quelque chose d'autre. 

Humidité du bâtiment

Sous la pression des courts délais de livraison ou d'un plannign trop serré des divers fournisseurs, les constructions ne bénéficient pas toujours d'un temps de séchage insuffisant. Ce problème se produit dans les constructions neuves ou en rénovation et il se manifeste principalement sous la forme de moisissures sur les différentes surfaces.

Condensation

Lorsque de l'air intérieur chaud ou très humide entre en contact avec une surface froide, l'humidité présente dans l'air se condense sur cette surface. Cet effet peut se produire soit directement sur le mur, soit à l'intérieur de la construction. Il peut par exemple entraîner la formation de moisissures et réduire les performances de l'isolant. Les problèmes de condensation sont souvent associés à une ventilation insuffisante, à un pare-vapeur absent ou mal installé (par exemple en cas d'isolation intérieure) et à la présence de ponts thermiques, qui peuvent causer des problèmes de condensation localisés et des moisissures.

Pénétration de l'humidité

La pluie qui tombe sur la façade d'une maison peut être absorbée par les briques de parement et, selon la structure du mur, s'infiltrer jusqu'à la couche d'isolation et le mur creux intérieur. Cela affecte l'isolation et la valeur isolante du mur. Des problèmes plus persistants peuvent également survenir en cas de dommages à la façade. Mais on parle alors de pénétration. L'humidité peut également pénétrer dans les caves à travers les murs en raison de la pression des eaux souterraines.

Infiltration

Les infiltrations sont des problèmes résultant de fuites dans le réseau de canalisations sanitaires ainsi que d'infiltrations provenant de l'extérieur en raison de dommages causés à la structure extérieure. Comme il s'agit généralement d'eau courante qui se fraye un chemin à travers des cavités et des matériaux de construction, le problème d'humidité ne se situe pas toujours au même endroit que la cause réelle et il peut être difficile de localiser la source. Les problèmes ont tendance à se produire sporadiquement, par exemple après de fortes pluies ou une longue averse.

Les problèmes d'humidité sont souvent accompagnés d'un problème de sel

L'humidité ascensionnelle

L'humidité ascensionnelle est principalement liée à l'action capillaire des matériaux de construction poreux tels que la brique et le mortier. Elle se produit dans les murs qui sont en contact direct avec le sol et où l'étanchéité prescrite n'a pas été (correctement) installée. L'humidité peut ainsi se déplacer systématiquement vers le haut à partir de la base du mur, causant entre autres des dommages aux couches de finition.

Humidité hygroscopique

Certains sels, en particulier les nitrates et certains chlorures, sont hygroscopiques et attirent l'humidité de l'air. La présence de ces sels rend donc impossible le séchage complet d'un mur ou d'un élément de construction. On trouve des nitrates dans les briques de récupération des anciennes fermes mais sous l'influence d'autres problèmes d'humidité, ils peuvent aussi migrer vers certains endroits d'une construction.

Mieux vaut un diagnostic correct que rapide

Chacun des problèmes ci-dessus nécessite un traitement particulier. Les problèmes causés par l'humidité du bâtiment  seront rapidement résolus par une ventilation suffisante. En revanche, un problème de pont thermique nécessite généralement des solutions architecturales plus drastiques. Lorsque les conditions sont propices, le traitement des façades à l'aide d'un hydrofuge empêche la pénétration de l'humidité. Pour les sous-sols, il existe des mortiers d'étanchéité et des solutions de drainage. Quant à l'humidité ascensionnelle, on peut la combattre par injection. Et s'il y a une infiltration, la clé est de trouver et de réparer la fuite.

Compte tenu des différents remèdes, il est essentiel que le traitement soit toujours adapté à la cause. Si un problème est mal diagnostiqué, le problème d'humidité se manifestera à nouveau après un certain temps, ce qui entraînera certainement un client insatisfait et peut-être des problèmes beaucoup plus importants.

Malheureusement, les problèmes d'humidité peuvent causer une certaine confusion. Non seulement un problème peut surgir ailleurs que là où se situe la cause réelle mais en plus, il arrive qu'un problème en masque un autre ou que  différents problèmes surviennent simultanément. Au lieu de tirer des conclusions hâtives, investissez dans un solide examen basé sur un contrôle visuel ainsi que sur les mesures nécessaires de l'humidité et du sel, une description du lieu et une anamnèse détaillée. Pour exclure les conclusions erronées ou les combinaisons de problèmes, contrôlez aussi l'efficacité du traitement par la suite.

l'humidité ascensionnelle

L'humidité ascensionnelle est un problème d'humidité classique, indiqué par des niveaux d'humidité élevés jusqu'à une certaine hauteur, au-dessus de laquelle ils retombent à zéro, et par la présence d'une bande de sel horizontale autour de cette hauteur maximale. En principe, le problème est toujours la conséquence d'une barrière d'eau déficiente ou inexistante. Le traitement consiste donc à appliquer chimiquement une nouvelle couche hydrofuge. Grâce aux produits actuels, cela peut se faire rapidement et sans travail important, bien qu'il faille prêter attention à certains points pour un traitement approprié.

Pontage ou humidité ascensionnelle? Un malentendu typique

Diagnostic

Les professionnels et les consommateurs connaissent aujourd'hui le problème de l'humidité ascensionnelle, ce qui permet de conclure qu'il s'agit d'un problème facile à diagnostiquer. Cependant, les signes classiques de remontée d'humidité peuvent également être le résultat d'un autre problème, comme un tuyau éclaté à la base du mur ou, beaucoup plus souvent, un recouvrement de la couche de rétention d'eau par le plâtre. Si le plâtre est étendu jusqu'au niveau du sol en dépit des règles de l'art, il absorbera l'humidité et entraînera des zones humides sur la face inférieure du mur.

Dans le cas des symptômes susmentionnés, la première vérification nécessaire consiste à enlever les plinthes et à exclure la présence d'un pontage. Le plâtre qui va trop loin doit d'abord être enlevé juste au-dessus de la barrière d'eau. Ce n'est qu'alors que vous pouvez vérifier l'humidité ascensionnelle et réaliser une injection si nécessaire. Même dans le cas d'un pontage, on opte parfois pour une injection sous la couche de rétention d'eau d'origine, suivie d'une finition avec du mortier de ciment imperméable.

Traitement

L'humidité ascensionnelle est traitée avec des liquides, des gels et des crèmes à base de silane et de siloxane. Ces produits sont injectés dans le mur, où ils se répandent et finissent par former une autre couche imperméable permanente. Les produits actuels sont sans solvant et conviennent à pratiquement tous les matériaux de construction minéraux. On les distingue sur base du pourcentage de substances actives et de la composition chimique exacte. Afin de rendre ces différences compréhensibles, les rapports du CSTC et de l'ATG mentionnent différentes classes, allant de A+ à D, qui indiquent l'efficacité du produit à des taux d'humidité de 40, 60 et 80%.

Pour des raisons de facilité d'utilisation, on privilégie aujourd'hui les concentrations élevées de principes actifs et donc les faibles doses, par rapport aux gels et aux crèmes. Contrairement aux liquides, qui doivent être injectés en diagonale et sous pression, ces produits peuvent être appliqués en perçant des trous horizontaux dans le joint et ils ne nécessitent pas d'équipement spécial. Il existe des bâtonnets imprégnés pour une application encore plus facile. Les liquides sont toujours utilisés dans des cas spécifiques, comme les murs très épais.

Points d'attention

Bien que l'injection ne soit pas difficile en soi, il y a plusieurs problèmes qui peuvent entraver la réussite du traitement. Par exemple, il est important d'injecter le plus près possible du niveau du sol, mais surtout pas en dessous. S'il y a une différence de niveau entre l'intérieur et l'extérieur, cela nécessite une attention supplémentaire. Si d'autres murs ou éléments de construction adjacents au mur traité ne peuvent pas être injectés, il faut appliquer à la hauteur de ces raccords une barrière verticale. En réalisant une injection verticale, on peut aussi empêcher l'humidité de pénétrer à nouveau dans le mur via l'élément de construction non traité.

suivi

Pour être totalement sûr de l'efficacité du traitement, pour exclure d'autres causes et pour donner aux sulfates une chance de cristalliser avant de les brosser, il est préférable d'attendre que le mur soit complètement sec avant de procéder à la finition. Toutefois, ce processus peut prendre six mois à un an. En présence de sels hygroscopiques, le mur ne s'asséchera jamais complètement.

Pour permettre une finition rapide et sans souci, on peut appliquer un film, une membrane ou un mortier spécial entre le mur (humide) et la finition. Ces produits assurent une séparation complète de la paroi et de la finition et évitent ainsi d'endommager les nouvelles finitions avec la pression de cristallisation des sulfates ou la présence d'humidité hygroscopique.

Merci à Rectavit, Remmers, Rewah, Reynchemie, SB Solutions et Sika