Vanheede aide Fost Plus à augmenter le taux de recyclage des PMC
Une nouvelle installation pour le surtri des résidus
Aujourd'hui, 97% des emballages ménagers en Belgique sont déjà recyclés. Un résultat dont on peut être fier, mais Vanheede Environment Group estime qu'il y a encore des progrès à faire. C'est pourquoi l'entreprise familiale a construit sur son site de Roulers une ligne supplémentaire qui permet de trier les composants recyclables des résidus PMC afin de les transformer en recyclat de haute qualité. Ainsi, le spécialiste des déchets met une nouvelle fois en avant son savoir-faire et son audace.

"Nous sommes spécialisés dans le traitement des déchets que d'autres ne peuvent pas rentabiliser et nous parvenons également à rendre ces processus suffisamment efficaces", explique Jürgen Desmedt, business unit manager Recovery Facilities & innovation manager Circular Materials.
Chaque habitant belge produit environ 23 kg de PMC par an. Les déchets d’emballage sont triés dans des centres de tri spécifiques pour les PMC et arrivent dans 16 flux de matériaux. "L'un d'entre eux est un flux de résidu. Dans ce dernier se mêlent les erreurs de tri des citoyens et des centres de tri", explique Jürgen Desmedt.
"Vous n'imaginez pas tout ce que nous avons déjà trouvé! Le plus souvent, il s'agit de bouteilles non vidées ou d'emballages entremêlés. Mais nous avons aussi trouvé parmi les déchets d'emballage des vélos, des armes à feu, des vêtements, des couches pour bébés et des blocs de béton! Au total, il s'agit d'environ 40.000 tonnes de résidus PMC par an - pour les six centres de tri - qui, selon nos calculs, renferment encore 30 à 40% de matériaux recyclables. Comme nous sommes très attachés à la circularité, nous avons cherché à savoir si nous pouvions traiter ces résidus d'une manière techniquement rentable. Fost Plus - le propriétaire des déchets - a été séduit par l'idée. À partir de 2019, nous avons entamé un processus de R&D qui s'est avéré positif. Cela a finalement abouti à la construction d'une nouvelle usine sur le site où nous traitons le PMC. En achetant un terrain supplémentaire, nous avons pu mettre au point un flux efficace et doubler la taille de l'installation existante."
Une ligne unique de haute technologie
Concrètement, Vanheede Environment Group a construit une ligne MRF (material recovery facility) d'une capacité de 100.000 tonnes par an (en trois équipes) à côté de l'installation PRF (plastic recovery facility, où d'autres plastiques sont également traités). À partir des différents flux de déchets résiduels, on y récupère de manière automatique des PMC ainsi que du bois, du papier/carton, des films, des métaux... Environ 75% du volume entrant actuel est constitué des résidus des six centres de tri PMC.
"Bien que nous n'utilisions pas de nouvelles technologies, il s'agit d'une ligne unique, car nous l'avons construite à partir de notre savoir-faire adapté à l'activité", explique Jürgen Desmedt. "Nous utilisons des équipements de haute technologie, tels que des unités de tri basées sur des capteurs, des robots contrôlés par l'intelligence artificielle, des tamis à vent, des séparateurs à courant de Foucault, afin d'obtenir un maximum de résultats dans un modèle économiquement rentable. Toutes les matières plastiques que nous extrayons des résidus sont transformées par nos soins dans notre PRF. L'arrivage provient de différents fournisseurs: notre propre collecte, 40.000 tonnes provenant des six centres de tri Fost Plus et une part importante provenant de l'étranger."
Des défis pour la R&D
Bien sûr, le développement d'un processus qui n'existe pas encore s'accompagne de défis. "Le fait que les résidus puissent contenir à peu près n'importe quoi n'était pas évident", explique Desmedt.
"En effet, nous devions faire en sorte que notre ligne résiste à toutes sortes de matériaux et d'objets. Par exemple, de nombreuses cartouches vides de gaz hilarant sont placées dans le sac bleu, mais elles peuvent exploser lorsque les résidus, qui arrivent comprimés, sont libérés. Ou encore des piles qui sont légèrement endommagées au cours du processus, ce qui peut provoquer un court-circuit générant une flamme violente. Un autre problème est la formation de rubans: par exemple, des bandes de cassettes qui s'enroulent autour de toutes les machines. Cela entraîne rapidement des temps d'arrêt, que nous devons éviter à tout prix pour que le processus reste rentable."
"Le deuxième défi le plus important était le processus logistique. En particulier, l'espace d'arrivage devait être suffisamment grand pour éviter les problèmes opérationnels. Mais il ne fallait pas non plus qu'il soit trop spacieux car chaque mètre carré coûte de l'argent et la taille du site est limitée."
Une initiative similaire en France
Le centre de tri a été opérationnel en avril 2024, mais avec une seule équipe. Depuis novembre 2024, il fonctionne en deux équipes, et à partir d'octobre 2025, il devrait atteindre sa pleine capacité (trois équipes). "Aujourd'hui, nous sommes en train d'affiner les processus et de négocier l'enlèvement du recyclat - principalement à partir des autres flux d'entrée", explique Jürgen Desmedt.
"Parallèlement, nous construisons une ligne similaire près de Lens, en France. Il ne s'agit pas d'une copie exacte car les exigences dans ce pays voisin sont un peu moins élevées, mais nous prévoyons la possibilité d'atteindre à terme le niveau de la ligne de Roulers. La raison de cet investissement est que nous opérons également en tant que collecteur dans cette région, ce qui nous permet de disposer d'un approvisionnement direct en flux de déchets. Notre place dans la chaîne de valeur commence par le service aux producteurs afin d'obtenir la forme la plus propre et la plus spécifique des plastiques, prête pour le recyclage, grâce à un tri avancé et à une préparation spécifique. Les étapes suivantes, le compoundage ou la pyrolyse, sont les premières étapes vers un nouveau produit. Nous ne nous en chargeons pas nous-mêmes: nous travaillons pour cela avec des partenariats à long terme."
Investissement responsable
La question est bien sûr de savoir si l'efficacité permet de rentabiliser un tel tri des résidus. Selon Desmedt, la réponse est plutôt nuancée.
"Aujourd'hui en Belgique, avec de telles lignes MRF, il est impossible de rentabiliser l'ensemble avec des flux de déchets résiduels génériques en raison d'une législation trop peu spécifique. Pourtant, nous avons réussi à offrir une proposition de valeur unique avec la combinaison MRF-PRF Fost Plus qui nous permet de surtrier les résidus PMC de manière rentable. Par conséquent, nous offrons à Fost Plus une plus grande valeur ajoutée, et ce à un prix inférieur à celui des autres fournisseurs. Par ailleurs, l'équivalent en recyclat de cet investissement correspond à ce que 800.000 personnes mettent dans le sac bleu chaque année. Pour moi, rien que ça, ça donne du sens au projet."
"En outre, nous compensons le coût de notre processus de tri - qui augmente en raison des nombreuses technologies - par une très haute qualité de recyclat. Par exemple, nous allons beaucoup plus loin que les conditions de Fost Plus et nous trions par couleur, par flux de fusion... ce qui nous permet de fournir de meilleures matières premières. En outre, nous sommes les seuls à disposer de notre propre chaîne de lavage qui fonctionne à base de températures élevées et de soude. De cette manière, les résidus sont lavés beaucoup plus en profondeur, ce qui est indispensable pour les applications en contact avec la peau, et les encres sont éliminées."
"Grâce à tout cela, nous parviendrons à produire chaque année 18.000 tonnes de recyclat de haute qualité à partir des résidus. Une quantité que nous avons l'intention d'augmenter au fil du temps grâce à l'expérience, à la recherche et à l'affinement du processus. C'est clairement suffisant pour justifier l'existence de cette nouvelle ligne. Surtout dans le cadre de la philosophie d'entreprise de Vanheede Environmental Group, où la circularité est l'élément le plus important."
Modèle 'pull': une nécessité absolue
Une autre question nous brûle les lèvres: Vanheede disposera-t-il encore d'un arrivage suffisant dans les décennies à venir, alors que l'Europe souhaite réduire drastiquement les emballages en plastique? "Nous sommes loin du compte", affirme Desmedt. "Au contraire, la quantité de déchets PMC continue d'augmenter. D'autant plus qu'en Belgique, nous visons un taux de collecte encore plus élevé. Cela se traduit par des flux plus complexes, ce qui est notre spécialité. Par exemple, nous trions près de la moitié des PMC générés par les entreprises, qui sont beaucoup plus contaminés que les déchets ménagers. Aujourd'hui, nous étudions également comment trier et recycler les déchets des poubelles de rue."
"Toutefois, il manque encore une étape importante de la part des pouvoirs publics qui ferait toute la différence pour nous à long terme: le passage d'un modèle 'push' à un modèle 'pull' pour l'utilisation de recyclat. En effet, le défi pour des entreprises comme Vanheede n'est pas tant de produire suffisamment de déchets que de trouver suffisamment de débouchés pour le recyclat. Aujourd'hui, il existe juste une obligation de recycler les emballages. Par conséquent, on utilise encore beaucoup de matériaux vierges. Certes, il y a le règlement européen PPWR, mais il n'entrera en vigueur qu'à partir de 2030. D'ici là, le nombre de recycleurs de plastiques européens pourrait bien être quasiment nul. En effet, il s'agit d'un monde difficile, avec des marges minimes et des influences géopolitiques importantes."
"Nous aimerions que le gouvernement belge prenne l'initiative d'introduire le modèle 'pull' afin qu'il devienne plus intéressant d'utiliser des produits recyclés que des matériaux vierges. Cela ne nécessite pas une augmentation globale de la contribution au Point vert. Toutefois, adapter la modulation pourrait déjà apporter beaucoup de changement."
Qui est Vanheede Environment Group?
Vanheede Environment Group est une entreprise familiale spécialisée dans la gestion des déchets depuis 1968 et qui se classe parmi les cinq premiers du Benelux et du nord de la France dans son domaine. Aujourd'hui, elle offre à près de 20.000 clients (principalement des entreprises, des pouvoirs publics et des associations communales ou intercommunales) une solution durable, efficace et économique en matière de gestion des déchets. "Nous convertissons pratiquement tous les flux de déchets en nouvelles matières premières vertes ou en énergie verte, et ce tant dans nos propres installations que dans des installations externes", explique Jürgen Desmedt. "Au total, il s'agit de plus de 2.600 déchets différents que nous pouvons traiter de plus de 2.500 manières. Chaque année, nous traitons plus de 1,2 million de tonnes de déchets, dont 98,44% sont convertis en recyclage et en applications utiles. Concrètement, il s'agit de 655.000 tonnes de nouvelles matières premières et de quelque 76.000 MWh d'énergie verte."