Papier.be lutte contre le greenwashing
L'industrie du papier est un acteur clé de l'économie circulaire
Malgré des améliorations notables dans la perception de l'impact environnemental du papier par les consommateurs, une étude récente montre qu'il est urgent de redoubler d'efforts pour informer correctement les consommateurs sur la durabilité des produits en papier. L'étude a été menée par l'organisation belge Papier.be, en collaboration avec son homologue Two Sides, actif au niveau international.
Informations trompeuses
L'industrie du papier est souvent victime d'informations trompeuses et parfois fausses sur la durabilité du papier par rapport au numérique. Papier.be, l'association de la chaîne du papier dans notre pays, met en garde contre ces pratiques qui constituent un terrain propice au greenwashing (voir la vidéo). L'organisation prend également des mesures à l'encontre de plusieurs entreprises et organisations qui continuent à utiliser des arguments environnementaux trompeurs et non fondés contre le papier dans leurs communications.
Bien que l’enquête indique une légère amélioration de l’image environnementale du papier par rapport à il y a deux ans, l’industrie continue de souffrir de préjugés alimentés par des informations fallacieuses. Des affirmations marketing sans fondements telles que 'ne m’imprimez pas, sauvez un arbre' sont encore régulièrement utilisées pour convaincre les consommateurs d’opter pour une alternative numérique.
Mais comme le papier, la communication numérique a aussi un impact sur l’environnement. L’industrie numérique représente à elle seule 5 à 9 % de la consommation mondiale d’électricité, ce qui équivaut à plus de 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Faute de mesures, ce chiffre pourrait atteindre 14 % des gaz à effet de serre d’ici 2040. À l’inverse, le secteur de l’impression et du papier en Europe n’émet que 0,8 % des gaz à effet de serre industriels, ce qui en fait l’un des plus faibles émetteurs du paysage industriel.
Plus de la moitié des consommateurs (63 %) réfutent donc les allégations environnementales ciblant le papier, qu’ils jugent trompeuses et principalement motivées par des économies de coûts. En outre, plus de deux consommateurs sur trois (79 %) déclarent préférer avoir le droit de choisir le mode de réception de leurs documents plutôt que d’être contraints de choisir des options numériques.
Plus de forêts en Europe
L’argument le plus courant avancé contre le papier est la disparition des forêts due à l’utilisation du bois comme matière première pour la production papetière. L’enquête montre que 63 % des personnes interrogées pensent que les forêts européennes diminuent en superficie.
En réalité, les forêts européennes ont augmenté de 58 390 km² entre 2005 et 2020, soit une superficie supérieure à celle de la Suisse. Cette évolution est due au boisement, c’est-à-dire à la plantation d’arbres sur des terres auparavant non boisées, et à l’expansion naturelle des forêts dans les zones inhabitées.
Si l’enquête montre que la perception positive du papier a progressé, elle insiste surtout sur l’importance d’investir pour informer les consommateurs sur le caractère durable des produits papetiers. En effet, la chaîne du papier soutient la croissance des forêts européennes gérées de manière durable et l’utilisation responsable des sous-produits ligneux provenant des forêts et des scieries. En outre, le taux de recyclage européen est de 71.4 %, ce qui fait de l’industrie papetière un acteur important et pionnier de l’économie circulaire.
L'enquête biennale à grande échelle a été menée en 2023 auprès d'un échantillon représentatif de 10 250 consommateurs par un bureau d'études indépendant mandaté par l'organisation Two Sides, à laquelle Papier.be a participé. L'enquête a examiné l'évolution des préférences, des perceptions et des attitudes des consommateurs à l'égard de l'imprimé, du papier et de l'emballage en papier.