Cinq conseils pour éviter la condensation dans l’isolation

Nele Ameye Recticel — Nele Ameye, Application Engineer chez Recticel Insulation

L’experte en isolation Nele Ameye (Application Engineer chez Recticel Insulation) partage cinq règles essentielles à respecter pour prévenir la condensation dans l’isolation. Un conseil de professionnel à professionnel.

Résumé:
1. Ventiler = réduire l’humidité
2. Ne jamais isoler une toiture plate par l’intérieur
3. Isolation intérieure des murs : ne pas oublier le pare-vapeur
4. Respecter toujours la règle d’or de 1,5
5. Placer un seul pare-vapeur du côté chaud de l’isolation

1. Ventiler = réduire l’humidité

La condensation apparaît lorsque la vapeur d’eau contenue dans l’air se condense. Pour limiter ce risque dans l’isolation, ventilation et isolation doivent toujours aller de pair.

Un système de ventilation mécanique doit fonctionner en continu au débit prévu.
En cas de ventilation naturelle, il faut ouvrir régulièrement les fenêtres pour évacuer l’air humide.
Attention aux variations de température : l’air chaud contient plus de vapeur d’eau, qui peut se condenser lors du refroidissement (ex. après une douche).
Le taux d’humidité relative doit se situer entre 40 et 60 %, à vérifier avec un hygromètre.

2. Ne jamais isoler une toiture plate par l’intérieur

Cette configuration entraîne rapidement des problèmes de condensation :

Le pare-vapeur est difficile à raccorder de façon parfaitement étanche. Fixations et traversées réduisent son efficacité.
La structure porteuse et l’étanchéité supérieure forment une barrière froide et étanche à la vapeur au-dessus de l’isolant. Le point de rosée se situe entre l’isolant et la structure, ce qui provoque une accumulation d’humidité.

À NE PAS FAIRE : isolation par l’intérieur d’une toiture plate (© Recticel) — **À NE PAS FAIRE :** isolation par l’intérieur d’une toiture plate (© Recticel)

À FAIRE : isolation par l’extérieur (toiture chaude) (© Recticel) — **À FAIRE :** isolation par l’extérieur (toiture chaude) (© Recticel)

3. Isolation intérieure des murs : ne pas oublier le pare-vapeur

En cas d’isolation par l’intérieur, le point de rosée peut apparaître entre le mur et l’isolant. Il faut donc éviter toute migration de vapeur à travers l’isolant.

PIR : très étanche à la vapeur, à condition de bien traiter les joints.
Pièces sèches : collage des joints avec un ruban peut suffire ; des panneaux composites avec plaque de plâtre intégrée réduisent le nombre de joints.
Pièces humides : les panneaux composites ne conviennent pas. Il faut toujours ajouter un pare-vapeur continu du côté chaud.
Panneaux acoustiques : un pare-vapeur est indispensable, appliqué sur l’ossature métallique, avec finition en plaques de plâtre.
Ponts thermiques : à éviter en isolant au moins 1 mètre du mur transversal, de préférence des deux côtés.

Gauche : isolation thermique par l’intérieur / Droite : isolation acoustique par l’intérieur (© Recticel)

DO: retourisolatie bij binnenisolatie van buitenmuren — **À FAIRE :** retour d’isolation en cas d’isolation par l’intérieur (© Recticel)

4. Respecter toujours la règle d’or de 1,5

Lorsque plusieurs isolants sont combinés (ex. laine minérale entre chevrons et PIR par-dessus), la condensation peut apparaître.

Placer les couches les plus perméables à la vapeur vers l’extérieur.
Si l’isolant le plus étanche est placé à l’extérieur, sa valeur R doit être au moins 1,5 fois supérieure à celle de l’isolant intérieur plus perméable.

5. Placer un seul pare-vapeur du côté chaud de l’isolation

Enfin, ce conseil fondamental. À une exception près (panneaux Eurothane G dans les pièces sèches), vous devez toujours installer un pare-vapeur sur l’isolation, du côté chaud, pour empêcher les particules de vapeur de pénétrer dans la couche d’isolation. Il faut éviter autant que possible d’ajouter des couches pare-vapeur entre les couches d’isolation.

Mais qu’en est-il si vous rénovez une toiture existante ? Dans le cas d’une toiture inclinée, un pare-vapeur est déjà souvent présent sous la laine minérale placée entre les fermettes (du côté chaud), sous lequel vous pouvez ensuite appliquer une nouvelle couche d’isolation. Dans le cas d’une toiture plate, il existe généralement une ancienne couche d’étanchéité, sur laquelle vous pouvez placer une couche d’isolation supplémentaire. Ces couches pare-vapeur intermédiaires ne sont pas idéales. Mais même dans ce cas, vous pouvez toujours combiner les couches d’isolation :

Toitures inclinées :

Vous placez l’isolation PIR sous la laine minérale ? Dans ce cas, vous devez enlever ou percer le pare-vapeur entre les deux couches.
Si vous placez l’isolation PIR au-dessus de la laine minérale (selon le principe du toit sarking), vous devez respecter la règle de 1,5 (voir conseil 4).

Toitures plates :

la règle de 1,5 offre toujours une solution sûre. Veillez à ce que la nouvelle couche d’isolation posée sur l’ancien matériau de couverture ait une valeur R 1,5 fois supérieure à celle de la couche d’isolation existante.

Attention : évitez les couches d’air dans la structure ! L’air contient en effet toujours une certaine quantité de vapeur. Le déplacement de l’air est donc toujours un déplacement de vapeur d’eau, éventuellement d’un environnement plus chaud à un environnement plus froid, ce qui provoque une condensation.

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