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Le journal du week-end sur PAPIER reste populaire

MAIS LES ÉDITEURS DE quotidiens MISENT BEAUCOUP SUR LA TRANSITION NUMÉRIQUE

De weekendkrant
Le journal du week-end, généralement bien rempli, reste populaire en version papier

Le journal papier a-t-il encore un avenir? Est-il encore judicieux de vendre des journaux papier dans votre magasin?
Kiosk s'est entretenu avec Koen Meeusen, Sales & Care Director B2C chez Mediahuis (éditeur de De Standaard, Het Nieuwsblad, Gazet van Antwerpen et Het Belang van Limburg) et Steve Desmet, Channel Manager Retail Belgium chez DPG Media (éditeur de Het Laatste Nieuws et De Morgen).

Koen Meeusen Koen Meeusen van Mediahuis
Koen Meeusen, Sales & Care Director B2C chez Mediahuis

Steve Desmet van DPG Media
Steve Desmet, Channel Manager Retail Belgium chez DPG Media

Hausse des prix du papier

Messieurs, quelles sont les causes de cette année 2022 difficile sur le plan financier? Quelles sont les conditions du marché qui ont joué un rôle? Et que nous réserve l'année 2023?

Koen Meeusen: "L'année écoulée a été une période difficile pour Mediahuis. Les coûts de l'énergie et du papier ont augmenté alors que le pouvoir d'achat a baissé. Le prix du papier a plus que doublé au cours de l'année écoulée et la baisse du pouvoir d'achat a eu un impact négatif sur les trois principales sources de revenus: la vente d'abonnements papier, la vente au numéro et la vente de publicité."

Steve Desmet: "Une année à deux visages, c'est ainsi que notre PDG Erik Roddenhof qualifie l'année écoulée. Alors que les activités d'édition (médias d'information et magazines) ont souffert d'une forte augmentation des coûts - avec des ventes stables -, la radio et la télévision se sont très bien portées. Cependant, nous avons ressenti la pression de l'inflation et le contexte économique incertain dans l'ensemble de l'entreprise. Heureusement, nous avons pu compenser une partie de cette pression et limiter l'impact sur nos résultats".

"La croissance numérique s'est bien poursuivie dans toutes nos activités, comme les années précédentes, ce qui est très important pour la réalisation de notre transition numérique. Cela montre que nous sommes sur la bonne voie et cela nous donne confiance en l'avenir."

Transition numérique

Quelle voie empruntez-vous pour sortir de cette situation?

Koen Meeusen: "En tant qu'organisation, nous restons attachés à un journalisme fort et indépendant, pour lequel les gens sont prêts à payer. Les canaux numériques deviendront de plus en plus importants pour nous à cet égard. En 2022, nos ventes numériques ont à nouveau réalisé une solide croissance (+10% par rapport à 2021, une tendance similaire est perceptible chez DPG Media, n.d.l.r.). Dans le même temps, nous constatons que les abonnés numériques restent plus longtemps à bord. La fidélité de nos lecteurs numériques augmente. Pour Media House, il s'agit d'une tendance très encourageante.

"D'autre part, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour maîtriser les coûts. Ainsi, nous utilisons au maximum l'échelle que notre groupe a à offrir (y compris l'achat de papier) et nous essayons d'imprimer nos journaux de la manière la plus efficace et la plus rentable possible."

Steve Desmet: "En 2023, les effets de l'inflation élevée, de l'augmentation des coûts salariaux et des prix du papier se feront sentir tout au long de l'année, ce qui pèsera encore sur le bilan. La grande inconnue est l'évolution du marché publicitaire dans ce contexte économique difficile. La poursuite de la numérisation du groupe reste la principale priorité, mais l'efficacité des opérations fera également l'objet d'une grande attention."

"Nous sommes constamment à la recherche de nouveaux modèles de revenus. Par exemple, nous étudions actuellement le rôle des 'abonnements magasin', livrés dans le point de vente"
Steve Desmet - DPG Media

La différence de prix entre un abonnement et l'achat quotidien d'un journal en librairie est devenue si importante que le lecteur opte logiquement pour un abonnement. En Belgique, la distribution des journaux est encore subventionnée par l'Etat (via un contrat avec bpost). Du fait de cette fixation de prix, il est difficile pour les exploitants de librairie d'arriver à vendre un journal. La fin du journal papier est-elle en vue? Ou croyez-vous encore au journal papier (dans la librairie)?

Koen Meeusen: "Il est vrai que le prix d'un abonnement et le prix du journal dans le magasin sont très différents. Notre stratégie de prix tient compte des coûts, des besoins des clients et de l'évolution du marché. En 2000, environ 50% de nos ventes étaient des ventes au numéro et 50% des abonnements papier. En 2022, ce ratio était complètement différent: 5% de ventes au numéro, 30% d'abonnements numériques et 65% d'abonnements papier".

"La part des abonnements numériques a connu une solide croissance, en particulier au cours des trois dernières années. Il y a cinq ans, nous vendions en moyenne 36.000 exemplaires par jour dans les librairies. En 2022, ce chiffre était d'environ 20.000."

Kranten in de krantenwinke
Il y a cinq ans, Mediahuis vendait en moyenne 36.000 exemplaires par jour dans les librairies. 
En 2022, ce chiffre s'élevait à environ 20.000

Steve Desmet: "DPG Media est très conscient du rôle du journal physique. Nous savons que des centaines de milliers de personnes aiment encore lire le journal sous forme papier. Le commerce de détail joue également un rôle important dans notre chaîne de distribution. Avec une équipe de spécialistes, nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires détaillants, en continuant à investir fortement dans la catégorie lecture, par exemple par le biais de meubles de présentation, de promotions en magasin et de campagnes 'above-the-line' qui génèrent un trafic supplémentaire vers le point de vente. Nous ne prévoyons pas de changement à court terme. Nous sommes également constamment à la recherche de nouveaux modèles de revenus et l'une des choses que nous examinons actuellement est le rôle des 'abonnements magasin', livrés dans le point de vente.

Koen Meeusen: "Le baisse de popularité du journal papier est une tendance internationale. En Flandre aussi, nous constatons que le rythme de ce déclin s'accélère. Combien de temps encore le papier existera-t-il? Cela dépend de plusieurs facteurs, la demande de journaux papier et les coûts d'impression et de distribution étant déterminants.

"A l'heure actuelle, la demande existe toujours. Le journal papier du week-end reste populaire. La combinaison d'un journal papier du week-end et d'un abonnement numérique est une véritable formule gagnante."

"Tant qu'il y aura une demande de vente au numéro, les éditeurs y répondront, à condition que cela soit rentable, tant pour l'éditeur que pour les marchands de journaux. La plupart des vendeurs de journaux sont conscients que l'avenir de la vente de journaux sera différent et ils s'organisent en conséquence. Le secteur regorge d'exemples d'entrepreneurs innovants qui étendent et diversifient leurs offres. Je pense que c'est absolument nécessaire pour être prêt pour l'avenir".

"La combinaison d'un journal papier du week-end et d'un abonnement numérique est une véritable formule gagnante"
Koen Meeusen - Mediahuis

Persmeubel in de krantenzaak
DPG Media investit encore beaucoup dans le mobilier de présentation, les promotions en magasin et les campagnes 'above-the-line' permettant d'augmenter le trafic vers le point de vente

Quelle est l'orientation de Mediahuis et, par extension, de l'ensemble du paysage médiatique? Quels sont les projets d'avenir et notre lecteur y a-t-il encore sa place?

Koen Meeusen: "Avant tout, nous écoutons très attentivement les souhaits de nos lecteurs. Comment veulent-ils que nous leur apportions le journalisme et quelles sont leurs attentes à l'égard de Mediahuis? Il ne fait aucun doute qu'à l'avenir, le journalisme sera essentiellement numérique. C'est le cas pour l'ensemble du secteur. C'est pourquoi nos investissements dans nos plateformes et produits numériques ont augmenté de manière substantielle ces dernières années et continueront à croître."

Losse verkoop kranten
La vente de journaux au numéro est en baisse depuis 10 ans (comme point de départ, l'année 2012 est fictivement fixée à 100)
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Écrit par Dimitri Van Moerkercke11 avril 2023
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