La campagne "En mai, tonte à l'arrêt" n'a rien d'absurde
Chaque mètre carré compte pour la nature
Buvez toute l'année sauf en février, volez toute l'année sauf en été et transformez votre pelouse en terrain de billard sauf en mai. En tant qu'espèce humaine, nous nous laissons facilement porter par les habitudes et les tendances, mais nous aimons aussi suivre des campagnes qui nous invitent à "faire ceci ou cela", ce qui provoque un effet de yo-yo. Nous l'avons douloureusement constaté cette semaine, lorsque les médias ont évoqué que la campagne En mai, tonte à l'arrêt "ne servirait à rien". Ces titres faciles détournent l'attention d'une histoire bien plus importante.
En mai, tonte à l'arrêt n'est pas une fin en soi, mais un début
Même si les critiques sont fondées - les fleurs ne poussent pas d'elles-mêmes sur des pelouses abondamment fertilisées, nettoyées et tondues depuis des années -, la campagne n'en est pas moins extrêmement utile. Elle aide les gens à réfléchir à la manière dont ils gèrent leur jardin. La campagne "En mai, tonte à l'arrêt" n'est pas une fin en soi, mais un début.
Nous l'avions dit il y a cinq ans lors du lancement de ByeByeGazon avec Dirk Draulans et d'autres célébrités flamandes à l'Atomium, et nous le répétons aujourd'hui: nous avons tout simplement trop de pelouse. Moins tondre, ne plus fertiliser et enlever l'herbe coupée pour aider le sol à retrouver sa structure et sa composition naturelles... C'est déjà un beau geste, mais ce n'est que le premier pas vers une démarche plus globale.
En quoi la campagne "En mai, tonte à l'arrêt" est-elle efficace?
En mai, tonte à l'arrêt est un concept formidable qui nous permet d'enfoncer des portes. Il est compréhensible et incite les gens à réfléchir à la manière dont ils gèrent leur jardin. Les campagnes de ce type font évoluer les mentalités. Comparez cela à la façon dont nous percevons aujourd'hui l'utilisation des sacs en plastique ou de la cigarette en public.
Les implications pour la chaîne alimentaire sont énormes
Un message simple ne rend pas un problème complexe moins important: la crise de la biodiversité est réelle et les implications pour notre approvisionnement alimentaire sont énormes. Sans fleurs, pas d'insectes. Sans insectes, pas de pollinisation, et sans pollinisation, pas de fruits ni de légumes dans nos assiettes. Ni de café ou de chocolat, d'ailleurs.
C'est pourquoi nous devons appuyer le message dès maintenant. On commence par réduire l'arrosage. On essaie de tondre moins et c'est un bon début, mais pour vraiment stimuler la biodiversité, nous devons aller nettement plus loin. Imaginez: si chaque concitoyen enlevait un seul mètre carré de pelouse et choisissait une alternative plus naturelle, nous aurions immédiatement une immense zone naturelle.
Si chaque concitoyen supprimait un seul mètre carré de pelouse et optait pour une alternative plus naturelle, nous aurions immédiatement une immense zone naturelle
ByeByeGazon: une approche nuancée
Lorsque nous avons lancé ByeByeGazon en 2019, nous avons tout de suite choisi de raconter une histoire plus globale. Non seulement moins de tonte, mais aussi: moins d'engrais, enlever l'herbe coupée et passer progressivement à une gestion plus naturelle. Notre message principal reste le même: si chaque Flamand rend un seul mètre carré de pelouse à la nature, nous créerons ensemble la plus grande zone naturelle de Flandre.
De plus en plus de communes choisissent de transformer les pelouses en prés fleuris
Mais ... Cela ne se fait pas tout seul. Il faut du temps pour apprendre à gérer différemment les jardins, en collaboration avec la société. Les villes et les communes jouent un rôle crucial à cet égard. Des campagnes telles que ByeByeGazon et la gestion extensive de la tonte agissent sur le terrain et dans l'esprit des gens. L'impact est visible: de plus en plus de communes choisissent de transformer les pelouses en prés fleuris.
Ne laissez pas En mai, tonte à l'arrêt être victime de son succès
Les critiques soulignent à juste titre les échecs: sur certaines pelouses, les fleurs ne poussent pas d'elles-mêmes. Les gens sont également désemparés lorsque l'herbe devient trop haute et ne peut plus être tondue. Mais ces déceptions soulignent la nécessité d'une approche nuancée. En tondant moins, les gens apprennent à voir leur jardin comme plus qu'une simple pelouse. Et c'est là le début d'une histoire plus vaste.
En tondant moins, les gens apprennent à voir leur jardin comme plus qu'une simple pelouse
L'architecte paysagiste Louis De Jaeger a fondé ByeByeGazon en 2019, en même temps que le No Mow May en Angleterre. La coordinatrice Els Beeckx et l'ambassadeur Dieter Coppens ont étendu le projet à 28 communes actives. Plus d'informations sur www.byebyegazon.be.
Consultez l'étude 'Less is more! Rapid increase in plant species richness after reduced mowing in urban grasslands', l'une des nombreuses études publiées et évaluées par des pairs qui montrent qu'à partir du moment où l'on commence à tondre moins, on permet toujours le développement de la biodiversité.
Source: Commensalist