Utilitaires électriques : fantasmes ou vraie solution ?
Entretien sous tension entre un expert et un sceptique
La transition vers la mobilité électrique s’impose en Europe, mais elle continue de diviser. Trop chers, pas assez autonomes, batteries fragiles, infrastructures insuffisantes : les critiques ne manquent pas. Pour y voir clair, nous avons interrogé Denis Tulleneers, Senior Trainer et expert indépendant en mobilité électrique chez EuroFleet Consult, société spécialisée dans la stratégie de mobilité et la gestion optimisée des flottes.
L’homme maîtrise pleinement son sujet, répond avec clarté aux objections courantes et, fort de sa connaissance approfondie de Ford Pro, illustre ses propos par des exemples concrets tirés des Ford e-Transit et e-Transit Custom, démontant les clichés médiatiques et idées reçues tout en mettant en évidence les défis comme les opportunités liés à la transition vers l’électrique.
EuroFleet Consult est une société de conseil et de formation spécialisée dans le secteur automobile. Elle accompagne les constructeurs, importateurs, concessionnaires et loueurs dans leurs stratégies et approches commerciales B2C et B2B, leur digitalisation, leur mobilité ainsi que dans le calcul du TCO (Car Cost Advisor).
Coûts et fiscalité
Critique : « D’accord, l’électrique coûte plus cher à l’achat. Mais soyons concrets : une PME qui achète un utilitaire aujourd’hui regarde son budget, pas une équation théorique sur 7 ans. Est-ce vraiment rentable ? »
Denis Tulleneers (sourire) : « C’est vrai, le prix d’achat est plus élevé. Mais il faut sortir de cette vision court-termiste. Ce qui compte, c’est le TCO - Total Cost of Ownership. On additionne tout : énergie, entretien, pièces de rechange, taxes, fiscalité, gestion de flotte…on compare ce qui est comparable. Et là, l’image change. Sur 5 à 7 ans, un utilitaire électrique est clairement moins cher qu’un diesel. »
Critique : « Peut-être, mais concernant le seul prix d'achat, si j’attends deux ou trois ans, les prix vont baisser, non ? Après tout, toutes les nouvelles technologies deviennent plus accessibles avec le temps… »
Denis Tulleneers (clin d’œil) : « Soyons honnêtes : pouvez-vous me citer un produit ou une ressource dont le prix a vraiment diminué ? Le diesel ? Non. L’électricité ? Non plus. Même les véhicules thermiques n’ont jamais reculé en prix. Au contraire, les utilitaires thermiques ont fortement augmenté et vont – par volonté politique – irrémédiablement continuer dans ce sens.
En résumé, retarder le passage à l’électrique, ou acheter aujourd’hui un véhicule thermique, revient à payer beaucoup trop cher, à renoncer à des économies immédiates sur le carburant, l’entretien et les avantages fiscaux, et à perdre rapidement l’accès aux zones à faibles émissions… Bref, c'est voir ses factures grimper pendant que les autres avancent. »
Critique : « Et si demain les aides fiscales disparaissent ? On le sait, ces incitants ne sont pas éternels… »
Denis Tulleneers : « Même sans aides, le TCO de l’électrique est déjà nettement plus favorable que celui du thermique, notamment grâce à l’ATN, qui reste beaucoup plus avantageux pour un véhicule électrique que pour un thermique
Ensuite, l’Europe s’est engagée pour la neutralité carbone en 2050 et prévoit la fin de la vente de véhicules thermiques dès 2035. De ce fait, les pouvoirs publics continueront à favoriser l’électrique et à pénaliser le thermique. Bien sûr, ces échéances pourraient être légèrement ajustées, mais la logique restera la même.
Enfin, permettez-moi de vous faire remarquer que la réponse était déjà dans votre question : si vous bénéficiez aujourd’hui d’une situation fiscale favorable, pourquoi attendre qu’elle se dégrade potentiellement et ne pas acheter tout de suite ? »
Réponse Ford : À tous ces avantages financiers s’ajoutent les solutions Ford Pro pour optimiser le TCO et la productivité : télématique avancée, suivi en temps réel de la flotte, optimisation énergétique et planification intelligente des trajets. Avec ces outils, la rentabilité devient une réalité mesurable au quotidien, pas une simple promesse.
Consommation, le chiffre-clé :
0,53 €/kWh. En dessous de ce seuil, les véhicules électriques sont plus économiques que les diesels (1,64 €/l). En entreprise, le coût de recharge peut baisser à 0,30 €/kWh, soit moins de 4 € pour 100 km. Pour simplifier : si votre budget énergie est de 7 €/ 100 km avec un Transit électrique, la version diesel vous coûtera quasiment le double.
Autonomie et durée de vie des batteries
Critique : « Très bien sur le papier. Mais sur le terrain, un utilitaire roule, s’arrête, repart, parfois toute la journée. Chauffage l’hiver, clim l’été, éclairage, outils embarqués… Est-ce que ces véhicules tiennent vraiment la cadence ? »
Denis Tulleneers : « Oui, et c’est confirmé. Chez Ford, L’e-Transit atteint 394 km WLTP, le Custom 331 km. Ce rayon d’autonomie suffit généralement pour l’usage quotidien de la plupart des véhicules utilitaires. Si une entreprise le dépasse régulièrement ou systématiquement ce kilométrage, la croissance de l'offre en bornes publiques garantit aux entreprises d'optimiser leurs déplacements.
Mais surtout, les batteries conservent leur capacité dans le temps : la perte moyenne n'excède pas 2 % par an, ce qui laisse 88 % de la capacité après 6 ans. Ce n’est pas de la théorie, c’est un constat terrain. »
Critique : « Vous me dites qu’une batterie perd à peine quelques pourcents par an. Mais en usage intensif, avec du froid, du poids, de la ville dense, ça ne s’accélère pas ? »
Denis Tulleneers : « Bien sûr, l’environnement a son importance. Mais il ne faut pas négliger l’éducation à la conduite électrique : une conduite souple et anticipative, ainsi qu’une bonne gestion des recharges, font toute la différence. En adoptant des recharges « intelligentes » - modérées, régulières et bien réparties - on réduit le stress chimique sur la batterie et on contribue à préserver plus efficacement sa capacité sur le long terme.
De plus, une recharge effectuée de manière optimale et au bon moment ne prend que quelques minutes et permet, le temps d’une pause café, de gagner des dizaines de kilomètres supplémentaires tout en préservant mieux la durée de vie de la batterie. »
Réponse Ford : « Couple immédiat, silence, confort… et autonomie garantie par cette batterie sous garantie longue durée. Et puis, n’oubliez pas : Ford garantit ses batteries 8 ans ou 160.000 km. C’est une sécurité énorme pour les entreprises. Notre technologie n’est plus une expérimentation : elle est mûre. »
À retenir :
8 ans ou 160.000 km : c’est la garantie batterie Ford. Elle sécurise l’investissement sur toute la durée de vie d’un véhicule utilitaire et couvre la grande majorité des usages, qui se font généralement dans un rayon d’action correspondant.
Valeur de revente
Critique : « D’accord, l’autonomie dépend aussi du bon sens et du bon usage. Mais une question que beaucoup se posent : la revente. Un diesel garde une cote, même après 5 ans. Mais qui voudra d’un utilitaire électrique avec une batterie déjà bien entamée ? »
Denis Tulleneers : « C’est une inquiétude fréquente. Mais les faits parlent d’eux-mêmes : la batterie perd à peine 2 % par an. Et Ford la couvre 8 ans ou 160.000 km. Résultat : l’acheteur d’occasion n’achète pas à l’aveugle, il bénéficie encore d’une garantie solide.
Quant à l’idée qu’un diesel conserve systématiquement une bonne cote après 5 ans, elle n’est plus vraiment exacte. Les restrictions de circulation dans de nombreuses villes, la fiscalité de plus en plus défavorable, le recul de la demande et l’image négative associée au diesel entraînent une forte dépréciation sur le marché de l’occasion.
Dans bien des cas, un utilitaire diesel de 5 ans perd aujourd’hui beaucoup plus de valeur qu’auparavant, parfois même davantage qu’un modèle électrique dont la batterie reste encore sous garantie. »
Critique : « Mais le marché de l’occasion électrique est encore balbutiant. Comment être sûr que la valeur de revente sera à la hauteur des attentes ? »
Denis Tulleneers : « Justement, la demande progresse et l’offre est limitée. Ça crée mécaniquement de la valeur. Et avec la multiplication des zones à faibles émissions, les diesels vont rapidement perdre de l’attrait. L’électrique, lui, garde le droit d’accès. Un atout décisif pour la revente. »
Réponse Ford : « Ford travaille avec ses partenaires leasing pour garantir des valeurs résiduelles compétitives dès la signature. L’e-Transit et l’e-Transit Custom sont perçus comme des références du marché, ce qui sécurise la revente et rassure les entreprises. »
Marché d’occasion :
La rareté des utilitaires électriques maintient leur cote.
Garantie batterie transférable : un vrai atout à la revente.
Zones à faibles émissions : l’électrique garde l’accès, pas le diesel.
Recharge et infrastructures
Critique : « Concrètement, une PME n’a pas de station-service privée. Installer des bornes, gérer plusieurs véhicules, suivre les coûts d’électricité… est-ce vraiment réaliste ? »
Denis Tulleneers : « Seul, cela semble effectivement compliqué. Mais avec un accompagnement, c’est beaucoup plus simple. Ford Pro Charging propose un service clé en main : bornes installées au dépôt ou chez les chauffeurs, accès au réseau public, et gestion centralisée. Les outils numériques déterminent la meilleure stratégie de recharge pour chaque véhicule et chaque trajet. »
Critique : « Oui, mais imaginons la réalité : vos véhicules risquent de rester branchés toute la nuit, ou pire, bloqués en journée à attendre leur tour pour se recharger. Dans ces conditions, comment une entreprise peut-elle fonctionner normalement sans immobiliser sa flotte ? »
Denis Tulleneers : « Pas du tout. La recharge est rapide : en une bonne trentaine de minutes sur un superchargeur, vous récupérez 80 % de l’autonomie. Mais c’est un fait, il faudra apprendre à bien organiser les recharges. Une planification intelligente et un usage réfléchi permettent de garder les véhicules disponibles et de rendre la flotte efficace et productive au quotidien. »
Réponse Ford : « 180 kW pour l’e-Transit, 125 kW pour le Custom. Avec une consommation moyenne de 18 à 19,4 kWh/100 km, le budget énergie reste maîtrisé, même avec les fluctuations du marché. Et grâce à la gestion centralisée et aux outils numériques, chaque véhicule se recharge au moment optimal, sans bloquer l’activité. »
Le saviez-vous ?
Une recharge rapide de 30 minutes suffit généralement à couvrir une demi-journée de tournées urbaines.
Poids et capacité de chargement
Critique : « L’argument revient tout le temps : les batteries sont lourdes, donc on perd en charge utile. Pour un artisan ou un transporteur, ça peut tout changer. Donc, concrètement, un entrepreneur qui doit transporter des outils et du matériel lourd n’est pas désavantagé ? Parce que dans ce genre d’activité, perdre en charge utile peut vite devenir un vrai handicap. »
Denis Tulleneers : « C’est vrai, les batteries pèsent. Mais cet argument est daté. Aujourd'hui la capacité des véhicules électrique permet sans difficultés de transporter des charges suffisantes pour la majorité des utilisations. »
Réponse Ford : « Le E-Transit offre jusqu’à 1.500 kg de charge utile pour un volume de 15,1 m³, tandis que le E-Transit Custom propose 934 kg sur 9 m³. Autrement dit, même en version électrique, la plupart des métiers disposent de la capacité requise au quotidien. »
En pratique :
• Le E-Transit peut transporter jusqu’à 1.500 kg de matériel et offre un volume de chargement allant jusqu’à 15,1 m³, soit l’équivalent d’environ 6 palettes standards.
• Le E-Transit Custom, avec 934 kg de charge utile et jusqu’à 9 m³ de volume, convient parfaitement aux artisans ou PME pour transporter outils, matériaux et petits équipements.
• Ces capacités permettent à la majorité des professionnels de disposer d’un utilitaire électrique pleinement opérationnel au quotidien.
Image et fiabilité
Critique : « Certains diront que c’est du greenwashing : une vitrine écolo pour soigner l’image, mais pas une vraie solution de travail. »
Denis Tulleneers : « J’ai déjà entendu cette critique. Mais l’expérience montre le contraire : les clients valorisent les entreprises qui innovent et assument leur responsabilité environnementale, ce qui devient un véritable argument commercial.
L’industrie a accompli plus de progrès en cinq ans dans la mobilité électrique qu’en plusieurs décennies dans le thermique, et 95 % des utilisateurs ayant franchi le pas déclarent ne pas vouloir revenir en arrière. Les rares exceptions sont la conséquence du choix d’un véhicule ou d’un service inadapté aux besoins.»
Critique : « Et si la technologie trahit ? Une batterie qui lâche, un véhicule qui ne livre pas, c’est toute la crédibilité qui s’effondre… »
Denis Tulleneers : « C’est justement pour éviter ce risque que Ford a pensé l’ensemble de la solution : une gamme complète de véhicules électriques fiables et adaptés à tous les besoins, un écosystème de services qui accompagne la transition – conseil, financement, télématique pour surveiller l’état de santé des véhicules et anticiper d’éventuels problèmes, suivi et outils garantissant performance et productivité maximales. »
Réponse Ford : « Et bien sûr, la garantie joue un rôle clé : 8 ans ou 160.000 km sur la batterie. Avec le réseau Ford, SYNC 4 et Ford Pro Telematics pour un suivi en temps réel, vous avez une solution solide. Non seulement fiable, mais aussi valorisante pour l’image de l’entreprise. »
Conclusions de l’expert
« Aujourd’hui, l’électrique n’est plus un gadget : c’est un véritable outil de compétitivité. Coûts réduits, image valorisée, accès aux zones à faibles émissions, autonomie rassurante, recharge rapide, confort et plaisir de conduite optimisés, services de suivi et gamme adaptée à tous les besoins…
95 % des utilisateurs qui ont franchi le pas ne reviendraient plus en arrière. Avec l’e-Transit et l’e-Transit Custom, la mobilité électrique est déjà une solution opérationnelle et rentable immédiatement. La vraie question n’est donc plus pourquoi passer à l’électrique, mais pourquoi attendre ? »
- Denis Tulleneers, Senior Trainer at EuroFleet Consult
