Du poisson végétal dans le comptoir
Les alternatives végétales belges obtiennent de bons résultats en matière d'oméga-3 et de fibres
Face à la surpêche au niveau mondial et aux préoccupations grandissantes des consommateurs en matière de durabilité et de santé, les alternatives végétales au poisson sont de plus en plus sous les projecteurs. Un récent rapport de ProVeg International a a analysé 100 alternatives végétales au poisson provenant de 11 pays, dont la Belgique, et apporte des informations surprenantes pour les détaillants soucieux de l'innovation et de l'artisanat.
Pourquoi avons-nous besoin d'alternatives?
Près de 40% des stocks mondiaux de poissons sont surexploités et 50% sont pêchés à leur capacité maximale. Le poisson classique est de plus en plus souvent associé au méthylmercure, aux microplastiques et aux bactéries résistantes aux antibiotiques provenant de fermes piscicoles. En outre, la pêche industrielle est néfaste pour l'environnement. Des techniques comme le chalutage de fond détruisent l'habitat sensible des fonds marins et des récifs coralliens.
Une quantité importante d'équipements de pêche - principalement constitués de plastique - finit dans la mer, constituant une menace pour environ 66% des animaux marins. Les oiseaux et les animaux marins s'empêtrent dans les filets dérivants et les filets maillants. En outre, le plastique se décompose également en microplastiques qui sont absorbés par les animaux marins. Ce phénomène affecte non seulement les animaux marins eux-mêmes, mais aussi la santé humaine, car ces particules entrent dans la chaîne alimentaire.
Si le poisson est souvent considéré comme un aliment sain et naturel, il existe en coulisses une réalité moins connue: le bilan humain de l'industrie mondiale de la pêche. Dans le monde entier, les pêcheurs sont victimes d'exploitation, de travail forcé et d'esclavage moderne. Les ONG et les médias ont déjà révélé des cas poignants, de l'Asie du Sud-Est à l'Écosse. Au fur et à mesure de la prise de conscience, les consommateurs optent de plus en plus pour des alternatives éthiques.
L'offre belge
Le rapport 'Out of the Net, Into the Future' a analysé 100 alternatives végétales au poisson provenant de 11 pays. Des alternatives aux fish sticks et aux burgers en passant par des substituts de saumon fumé, de crevettes et de calamars... neuf produits en été examinés pour la Belgique. Notre pays a obtenu des résultats surprenants, surtout en ce qui concerne les oméga-3. Les produits belges contiennent en moyenne 1,5 gramme d'acides gras oméga-3 par 100 grammes, soit la teneur la plus élevée de tous les pays étudiés. En général, le poisson a une teneur élevée en oméga-3 et un faible taux de matières grasses. L'Union européenne a fixé un plafond de 1,5 gramme de matières grasses par 100 grammes pour obtenir la mention 'faible teneur en graisses saturées', mais cet objectif n'est pas atteint en Belgique. La teneur en matières grasses des produits belges reste toutefois inférieure à une moyenne de 2 grammes de matières grasses par 100 grammes.
En Belgique, la teneur en fibres est également supérieure à la moyenne. Avec une moyenne de 5 grammes de fibres par 100 grammes, la plupart des produits belges répondent à l'allégation européenne 'source de fibres'. Les fibres sont essentielles pour la santé en général. Les alternatives végétales peuvent offrir un avantage intéressant pour les clients qui font des choix conscients en matière de digestion et de satiété.
L'enrichissement en micronutriments est un point d'attention particulier. Seule une petite partie - moins de 25 % - des produits belges contiennent de la vitamine B12, du fer ou de l'iode ajoutés, des nutriments que l'on trouve naturellement dans le poisson. Pour les clients qui consomment des aliments entièrement végétaux, cela peut constituer une lacune.
En ce qui concerne la teneur en protéines, les produits belges obtiennent en moyenne de bons résultats. Dans l'Union européenne, un produit ne peut être étiqueté 'source de protéines' que si au moins 12% de l'énergie provient des protéines. Pas moins de 90% des alternatives belges répondent à ce critère.
L'utilisation du Nutri-Score dans les magasins belges est également remarquable. Ce label permet aux consommateurs de s'informer rapidement sur le caractère sain d'un produit donné.
Ce que les vendeurs peuvent faire
Le rapport de ProVeg International ne se contente pas de donner un aperçu de la valeur nutritionnelle des alternatives végétales au poisson, il propose également des recommandations concrètes aux détaillants. En effet, la façon dont ces produits sont présentés et tarifés dans les magasins a un impact direct sur le comportement d'achat des consommateurs.
L'emplacement stratégique est crucial à cet égard. Les produits que l'on trouve uniquement au rayon végétarien sont souvent négligés. Placez donc les alternatives végétariennes parmi leurs équivalents d'origine animale, ou à côté. Cela augmente la visibilité et normalise le choix d'alternatives végétales.
Le prix est également un élément important à prendre en considération. De nombreux clients sont prêts à payer un peu plus pour la durabilité, mais un prix trop élevé reste un obstacle. En visant un prix équivalent, vous abaissez le seuil d'entrée. Des promotions temporaires ou des offres de lancement peuvent aider à convaincre les sceptiques.
La connaissance des produits par le personnel est également très importante. Les clients posent des questions sur le goût, la préparation, les allergènes ou la valeur nutritionnelle. Les personnes capables de donner des réponses étayées font la différence.
La communication est essentielle. Par conséquent, faites la promotion des substituts de poisson par le biais de divers canaux marketing, des présentoirs en magasin aux réseaux sociaux. Proposez des dégustations et des démonstrations en magasin pour convaincre les clients. Si nécessaire, proposez des recettes végétarienne pour inspirer les clients.
