"L'engagement, c'est la clé pour trouver sa place en entreprise"

Un projet autour de l'entrepreneuriat enthousiasme les jeunes chocolatiers

"C'est un plaisir de vous entendre dire que nous sommes de futurs talents", conclut l'un des élèves après un cours passionnant donné par Mieke Vandenberghe. Avec la cofondatrice de la Chocolaterie Carré de Moen, les jeunes étudiants de sixième année de la section Boulangerie et Pâtisserie du MSKA Roulers ont accueilli dans leur classe une entrepreneuse qui a transformé la fiction en réalité, avec son mari, le chocolatier Dirk Naert.

Programme 'Sweet Heroes'

Le savoir-faire et l'artisanat sont des atouts importants dans une société qui semble de plus en plus dominée par la numérisation et l'IA. "Nous avons besoin de votre talent, de vos mains", explique Mieke Vandenberghe. "ChatGPT n'est pas capable de faire du pain ou de délicieux chocolats."

Le chocolat est l'une des principales exportations de notre pays, ce qui fait plus que jamais du métier de chocolatier un métier d'avenir. La fédération sectorielle Choprabisco et Vlaamse Jonge Ondernemingen (Vlajo) en sont conscientes. C'est pourquoi elles ont uni leurs forces pour amener les membres-entrepreneurs de l'industrie belge du chocolat, des biscuits et de la confiserie dans les salles de classe.

"Avec Sweet Heroes, nous voulons permettre à des professionnels de raconter leur histoire à des jeunes qui se trouvent à un tournant de leur éducation", explique Vlajo.

"J'ai vu l'image romantique de la gestion d'une boutique de pralines devenir soudainement une réalité", a déclaré Mieke Vandenberghe aux étudiants

Le romantisme et la passion comme moteur

Les rêves deviennent parfois réalité

Au cours de la conférence, Mme. Vandenberghe a raconté aux étudiants l'histoire de la Chocolaterie Carré: des premières idées à la reconnaissance internationale.

"J'ai vu l'image romantique de la gestion d'une boutique de pralines devenir soudainement une réalité", leur a-t-elle dit. Cet idéalisme s'est d'abord heurté à la dure réalité. "Nous avons traversé des moments difficiles", admet-elle. "Mais en continuant à investir dans la qualité et l'authenticité, nous nous sommes développés.

"Nos chocolats fourrés à la bière nous ont donné un sérieux coup de pouce et nous ont ouvert les portes du marché mondial en 2013."

Au cours de sa présentation, l'entrepreneuse a expliqué à la classe le processus de production des chocolats remplis de liquide. Elle a expliqué les subtilités, les interactions complexes du processus et les combinaisons uniques.

De l'atelier au marché mondial

Fondée en 1992 par Dirk Naert et Mieke Vandenberghe, la Chocolaterie Carré s'est d'emblée spécialisée dans les chocolats artisanaux à base de liqueur liquide. Avec des saveurs telles que le mojito, le vin chaud, le jus de gingembre et même le pinot noir local, l'entreprise est fortement engagée dans l'innovation et sait comment combiner les techniques classiques avec un flair créatif.

"Nous développons des produits uniques qui repoussent les limites des offres classiques. C'est ce qui rend les choses si intéressantes, y compris pour nous." Aujourd'hui, Carré fournit des supermarchés, des distributeurs et des chocolatiers en Belgique et à l'étranger, du Japon aux États-Unis.

Le secteur manque de 'mains'

Le secteur du chocolat, des pralines, des biscuits et de la confiserie emploie aujourd'hui quelque 15.000 personnes. "L'industrie alimentaire est un moteur important de l'économie belge. Malgré l'incertitude ressentie par de nombreux entrepreneurs, le secteur continue de croître."

Le chocolat belge reste 'chaud'!

L'avenir ne s'annonce pas radieux, mais Mieke est convaincue que la demande de chocolat belge continuera d'augmenter. "Il est vrai que les ingrédients de base ne sont pas moins chers et que ces augmentations de prix ont un impact sur les ventes de pralines. Mais l'entrepreneuse ne perd pas de vue l'avenir. "Une praline ou un biscuit au café ne sera jamais démodé", affirme-t-elle.

"Il y a des marchés qui se contractent, mais en même temps, il y en a qui connaissent une croissance énorme, comme le Japon, par exemple. Le fait que le chocolat et les chocolatiers belges soient tenus en haute estime dans le monde entier est une porte ouverte. Le label belge est connu dans le monde entier comme synonyme de qualité. Cela signifie que le monde est littéralement ouvert aux personnes qui font preuve d'enthousiasme, de dynamisme et d'engagement."

Toutes sortes de profils recherchés

Le secteur ne recherche pas uniquement des chocolatiers; les ouvriers pour le conditionnement, pour la production et les employés responsables du contrôle de la qualité sont également des profils recherchés par de nombreuses entreprises. "Nous travaillons avec un système de tournante afin que nos employés ne soient pas obligés de faire la même chose tous les jours. Bien entendu, rares sont ceux qui connaissent effectivement aussi les recettes de nos chocolats."

La Chocolaterie Carré fait appel à des entreprises sur mesure pour l'emballage de ses chocolats, mais compte également sur des étudiants en emploi et des travailleurs flexibles pendant les périodes de pointe. Pour l'instant, l'entreprise ne propose pas de stages.

S'adressant aux apprentis, le directeur déclare: "Notre secteur a besoin de professionnels: des personnes passionnées, créatives et connaissant les magasins. Et c'est là que vous intervenez!"

"La plupart de nos élèves de sixième année font aujourd'hui des stages chez des chocolatiers ou des boulangers", répond l'enseignant.

"Faites du porte-à-porte, de quartier en quartier"

Il ne faut pas s'arrêter au rêve, comme le prouve l'histoire de la Chocolaterie Carré. Mme. Vandenberghe a donné quelques conseils supplémentaires aux étudiants qui aspirent à travailler de manière indépendante après leurs études. "L'entrepreneuriat, c'est difficile, mais avec de l'énergie et de la volonté, vous ferez du chemin", a-t-elle répété.

"Peut-être commencerez-vous par faire des biscuits pour votre famille, vos amis ou vos voisins. Qui sait, au bout d'un an, vous ferez peut-être des biscuits pour votre rue, votre quartier ou le village tout entier. Ne vous laissez pas arrêter par les doutes ou les échecs. Avec de la persévérance et de l'engagement, le rêve de diriger votre propre entreprise n'est pas forcément une utopie. Si vous avez des doutes ou des questions, n'hésitez pas à frapper à la porte d'un chocolatier. Les portes des entreprises de notre secteur sont grandes ouvertes, car nous sommes constamment à la recherche de personnes comme vous: des personnes qui ont du goût, le sens de l'initiative et l'amour du produit!"

À la question de savoir ce qui prime chez les employés, Mieke Vandenberghe répond avec conviction: "Un diplôme est un vrai bonus, mais n'est pas décisif. L'engagement, c'est ça qui vous aidera à trouver votre place dans une entreprise."

Projet 'Ondernemers voor de Klas'

La leçon donnée par Mieke Vandenberghe est un exemple typique de la manière dont l'éducation et l'artisanat peuvent se renforcer mutuellement. Les élèves ont non seulement découvert les coulisses d'une marque de chocolat à succès, mais ils ont également été encouragés à prendre eux-mêmes l'initiative.

Avec son projet 'Ondernemers voor de Klas', Vlajo fait intervenir dans l'enseignement des conférenciers de différents secteurs. Vous aussi, vous êtes un entrepreneur qui pourrait intervenir en classe? Regardez la vidéo