Tradition et savoir-faire du chocolat belge reconnu comme Patrimoine Culturel Immatériel de Bruxelles
Une reconnaissance savoureuse

Le 6 mai 2025, l'asbl I Love Belgian Chocolate, urban.brussels et secrétaire d'Etat bruxellois au Patrimoine et au Commerce extérieur, Ans Persoon sont fiers d'annoncer que "la tradition et l'artisanat du chocolat belge à Bruxelles" sont désormais inscrits au patrimoine culturel immatériel de la Région de Bruxelles-Capitale. Il s'agit du 22e élément de la liste de reconnaissance. Un choix logique, puisque la capitale est également le lieu de naissance de deux inventions importantes du chocolat belge: la praline et le ballotin, créés par M. et Mme Neuhaus.
Première étape essentielle
Bruxelles est la première région de Belgique à inscrire cette culture du chocolat sur la liste de son patrimoine culturel immatériel. Cette inscription est la première étape essentielle vers une demande nationale d'inscription au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO.
De grands souvenirs de chocolat
"Après la culture de la bière, du spéculoos et des frites, il était grand temps d'inscrire la tradition et le savoir-faire du chocolat belge dans notre liste du Patrimoine Culturel Immatériel de notre Région. Le chocolat est en effet intimement lié à l'identité bruxelloise, depuis la création (accidentelle) de la première praline jusqu'à la plus grande concentration de chocolatiers au mètre carré autour de la Grand-Place. De plus, presque tous les Belges ont des souvenirs liés au chocolat: des pralines de leur grand-mère emballées de couleurs vives au rôle que joue le chocolat dans nos nombreuses traditions et célébrations toute l'année. Le savoir-faire lié au chocolat est à l'origine de merveilleux souvenirs, mais il est également porteur d'avenir. De nombreuses grandes maisons sont en effet à la recherche de nouveaux artisans et maîtres chocolatiers. Une réelle opportunité de carrière professionnelle pour nos jeunes talents à Bruxelles", déclare Ans Persoons, Secrétaire d'État bruxelloise au Patrimoine et au Commerce extérieur.

L'art de vivre à la belge
Le chocolat enchante nos papilles depuis plus de cinq siècles. En inscrivant la tradition et le savoir-faire du chocolat belge à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel, Bruxelles reconnaît, honore et célèbre enfin ce symbole national.
Bien plus qu’une simple gourmandise, la tradition du chocolat en Belgique s’invite aujourd’hui en dehors des ateliers devenant un véritable phénomène culturel: un "art de vivre à la belge". Le chocolat est en effet omniprésent dans nos rites et pratiques sociales, célébrations et fêtes, traditions culinaires, les arts et la culture populaire … Il rythme nos vies de l’enfance à l’âge adulte.
Le chocolat s’invite à toutes les occasions. C’est le cadeau de prédilection qui s’offre à tout moment de l’année mais plus particulièrement à l’occasion de fêtes comme Saint-Nicolas, Noël, Saint-Valentin, Pâques, ou encore la fête des mères/pères ... Et cet engouement se traduit ainsi clairement : le Belge consomme en moyenne 7 kilos de chocolat par an.

Le chocolat, un héritage belge et bruxellois
Originaire du Mexique et d'Amérique centrale, le chocolat a été importé en Europe par les Espagnols au début du XVIe siècle. Le chocolat est d'abord consommé par les classes aisées sous la forme d'une boisson dont l'amertume est adoucie par l'ajout de sucre ou de miel. Les premières traces de cacao en Belgique remontent à 1635; une facture de cette époque a été retrouvée à l'abbaye de Baudeloo à Gand.
Au départ, le cacao n'était vendu en Belgique que dans les pharmacies comme épice, pour masquer le goût des préparations médicales. Ce n'est qu'au début du 20e siècle que la réputation du chocolat belge s'est véritablement développée, avec l'essor d'entreprises emblématiques telles que Côte d'Or, Neuhaus, Leonidas, Godiva, Corné... toutes fondées à Bruxelles.
La praline et le ballotin
En 1883, le chocolatier belge Charles Neuhaus fonde la marque Côte d’Or, en hommage au "Gold Coast" (nom historique du Ghana, d’où provenaient les fèves de cacao). Les expositions universelles, notamment celle de 1935 à Bruxelles, participent à sa notoriété avec des créations emblématiques comme les mignonnettes ou le "chocotoff". La célèbre barre "Dessert 58" sera lancée pour l’Exposition universelle de 1958.

Le chocolat belge est officiellement protégé en 1894: seuls les produits contenant au moins 35% de cacao peuvent se nommer "chocolat". Puis, en 1912, Jean Neuhaus Jr. crée la première "praline" dans la confiserie pharmaceutique familiale située dans les Galeries Royales Saint-Hubert à Bruxelles. En 1915, son épouse, Louise Agostini, conçoit le premier ballotin, un coffret élégant destiné à emballer ces précieuses pralines.
Un fleuron de notre économie
Si le berceau de la praline est à Bruxelles, le savoir-faire autour de la tradition chocolatière dépasse les frontières de la Région bruxelloise. Les trois régions belges sont intimement liées à l’histoire du chocolat. Le niveau de qualité qui fait la réputation du chocolat belge partout dans le monde est répandu tant au nord qu’au sud et au centre du pays. D’après Statbel, 10% des chocolatiers sont installés à Bruxelles, 24% en Wallonie et 66% en Flandre.

Au niveau national, la Belgique produit chaque année plus de 800.000 tonnes de chocolat, dont une grande partie est exportée. Malgré une compétition internationale accrue, notre pays reste l’un des premiers exportateurs de chocolat dans le monde, en deuxième place après l’Allemagne.