LES PREMIerS pas vers un CHOCOLAT DURABLE

BEYOND CHOCOLATE PRESENTe son deuxième rapport annuel

En tant que citoyens du pays du chocolat, nous en sommes venus à considérer ce dernier comme un produit de première nécessité, un produit de qualité qui plaît à de nombreuses personnes dans notre pays et à l'étranger. Si nous voulons conserver ce statut, des changements radicaux s'imposent. La majorité des familles d'agriculteurs qui produisent du cacao pour notre pays travaillent encore dans des conditions misérables ou ne gagnent pas un revenu viable. Pour changer cela, le partenariat Beyond Chocolate a été lancé en 2018, une initiative commune de l'industrie, des syndicats, des ONG, des organismes de certification, des institutions de recherche, des investisseurs et du gouvernement.

BEYOND CHOCOLATE À LA RESCOUSSE

Un grand chocolat implique de grandes responsabilités

Le chocolat belge séduit les jeunes et les moins jeunes, mais il a parfois un arrière-goût amer: pauvreté, travail des enfants, déforestation... C'est pourquoi le partenariat Beyond Chocolate a été lancé en 2018, avec le soutien de la Coopération belge au développement. Beyond Chocolate réunit aujourd'hui plus de 60 organisations partenaires du secteur belge du chocolat et de la vente au détail autour d'un engagement commun: assurer un revenu décent aux plus de 140.000 producteurs de cacao qui approvisionnent le marché belge d'ici 2030 et mettre un terme à la déforestation liée à la production de cacao pour le secteur belge du chocolat.

Objectif intermédiaire

Pour combler le fossé entre aujourd'hui et 2030, un objectif intermédiaire a été inclus: d'ici 2025, tout le chocolat fabriqué ou vendu en Belgique devra être conforme aux normes de certification pertinentes ou être produit dans le cadre de programmes de durabilité internes. Le deuxième rapport annuel illustre clairement l'état actuel des choses.

de nouvelles perspectives suite au deuxième rapport annuel

Label de durabilité ou programme de durabilité propre

Le deuxième rapport annuel de Beyond Chocolate offre un aperçu de l'évolution du marché du chocolat belge grâce à une analyse numérique rapportée par les signataires. Le rapport annuel montre que le secteur du chocolat belge prend les premières mesures pour réaliser ses ambitions. Sur les plus de 700.000 tonnes de chocolat produites en Belgique aujourd'hui, 57% sont désormais certifiées et/ou incluses dans le programme de durabilité de l'entreprise. Une augmentation de 7% par rapport à 2019. La demande croissante du marché pour des produits durables semble soutenir cette tendance. De plus en plus de marques optent pour des systèmes de certification et/ou de durabilité propriétaires et les supermarchés prennent également leurs responsabilités: tout le chocolat vendu sous les marques de distributeur de Colruyt, Delhaize, Aldi et Lidl porte désormais un label de durabilité. De plus en plus de marques A franchissent le pas vers la certification ou les programmes de durabilité propriétaires.

Tous les chocolats des marques privées de Colruyt, Delhaize, Aldi et Lidl portent un label de durabilité

La transparence gagne en importance

Outre le nombre croissant de produits chocolatés qui répondent aux normes de durabilité, de plus en plus de producteurs investissent dans une chaîne de valeur transparente. Par exemple, plus de 40% du cacao utilisé pour la production de chocolat en Belgique provient d'exploitations ayant fait l'objet d'un audit et d'une cartographie. Avec une augmentation de 25% par rapport à l'année précédente, les partenaires de Beyond Chocolate prennent des mesures importantes pour contribuer à une plus grande transparence dans le secteur. En outre, de plus en plus de partenaires choisissent de verser des primes aux producteurs de cacao et aux coopératives pour combler l'écart de revenus existant.

Philippe de Selliers, président de Beyond Chocolate: "Ce deuxième rapport annuel de Beyond Chocolate montre que nous progressons. Les données révèlent un regain de dynamisme sur le marché belge, avec l'apparition d'un plus grand nombre de produits chocolatés sur les étagères, qui mettent la barre plus haut en matière de durabilité. Cela devrait certainement être célébré. Mais dans le même temps, nous devons rester concentrés sur les objectifs de 2030. Le rapport montre que la route vers des revenus vivables est encore longue, et que les progrès devront s'accélérer dans les années à venir."

Meryame Kitir, ministre belge de la Coopération au développement: "En investissant davantage dans des programmes de durabilité et en modifiant leurs pratiques d'achat, les partenaires de Beyond Chocolate sont le moteur du changement dans le secteur du chocolat. L'objectif ultime est un commerce de cacao qui garantit un revenu viable à chaque famille et ne nuit pas à l'environnement."

MOTEUR DU CHANGEMENT

Pour accélérer le processus de durabilité, la Coopération belge au développement a débloqué un fonds de financement de 2 millions d'euros pour mobiliser les investissements du secteur privé dans des chaînes d'approvisionnement durables en cacao. Neuf projets de durabilité ont été lancés en Côte d'Ivoire, au Ghana et en République démocratique du Congo. Grâce à ces projets, plus de 6 millions d'euros seront directement investis dans des modèles innovants et dans la durabilité, et plus de 12.000 producteurs de cacao seront aidés à obtenir plus rapidement un revenu viable. Les modèles réussis seront étendus dans les années à venir afin d'atteindre davantage d'agriculteurs et de mettre des produits plus durables sur les étagères des consommateurs belges. De cette façon, le fonds agit comme un moteur du changement.

En bref, la durabilité n'est pas une simple tendance, mais une obligation morale non négociable. Beyond Chocolate s'engage ici à donner un nouvel élan dans ce sens à un secteur qui se profile dorénavant comme durable, mais chaque étape devra être scrupuleusement respectée. Car vous aussi, vous pouvez apporter votre pierre à l'édifice!

Plus de 12.000 producteurs de cacao bénéficient d'un soutien pour obtenir plus rapidement un revenu décent sur le site

 

PROJET DE DURABILITÉ 'UN REVENU VIVABLE POUR LES AGRICULTEURS DE CACO EN CÔTE D'IVOIRE'

Colruyt Group, Puratos, Rikolto International, Fairtrade International, Université de Gand, Agro-Insight, Access Agriculture, Entreprise Coopérative de St. Paul (ECSP)

Fournir aux cultivateurs de cacao locaux un revenu viable est l'un des fers de lance des 9 projets de durabilité en Côte d'Ivoire, au Ghana et en République démocratique du Congo. Un aspect important de ces projets est l'élément d'extensibilité - les projets peuvent démarrer à une échelle relativement petite, mais avoir une stratégie ambitieuse pour s'étendre au fil du temps. L'un des projets, mené par Colruyt Group, se situe en Côte d'Ivoire, dans les communautés de Daregba et de Colonel.

Dans quel but?
Dans le cadre de cette collaboration à l'échelle de la chaîne, qui s'étend de 2020 à 2023, les partenaires travaillent ensemble pour faire passer du concept à la réalité un revenu viable pour les producteurs de cacao de Côte d'Ivoire, en améliorant les conditions de vie de 102 familles de travailleurs dans le secteur du cacao à San Pedro et en protégeant leur environnement naturel. Ils veulent mettre fin à la déforestation liée à l'industrie du cacao, contribuer à la reforestation durable et à la biodiversité et promouvoir l'indépendance financière des agricultrices.

Comment comptent-ils garantir un revenu viable?
En aidant les producteurs de cacao à augmenter la valeur de leur cacao, les générations futures pourront également continuer à déguster un chocolat savoureux. Le prix est un facteur important. En plus du prix minimum Fairtrade, les producteurs de cacao du projet reçoivent une prime Colruyt, une prime au chocolat et une prime Cocoa Trace, attribuée lorsque les producteurs de cacao livrent des fèves de haute qualité. Le projet aide donc les agriculteurs à améliorer la production, la fermentation et le séchage des haricots, grâce aussi à la construction de deux centres de séchage et de fermentation.
Outre la formation sur la qualité, les agriculteurs concernés sont également formés aux bonnes pratiques agricoles, à l'utilisation efficace des engrais, à la production d'un compost de qualité, etc. En outre, le projet étudie comment combiner le cacao avec le manioc (un légume-racine) et le niébé (une légumineuse), afin de se concentrer sur la diversification des revenus. Des formations en direct et des vidéos sont proposées aux producteurs de cacao, avec une attention particulière pour l'entrepreneuriat féminin. Et ce ne sont là que quelques exemples de tous les efforts déployés.

Comment prévoient-ils de mettre fin à la déforestation?
Pour mettre fin à la déforestation, le projet encourage l'intensification durable et la diversification des revenus, afin d'augmenter les rendements et les moyens de subsistance des agriculteurs, de cultiver plus de cacao sur moins de terres et de réduire ainsi la pression sur les forêts. Afin de protéger la biodiversité et de promouvoir la reforestation durable dans les communautés de Daregba, Colonel et Cacao Trace de l'ECSP, le projet prévoit la plantation de 80.000 arbres d'ombrage sur 1.000 ha, transformant ainsi les zones de culture du cacao de la monoculture en systèmes d'exploitation forestière à forte biodiversité. Pour ce faire, on facilitera l'accès aux semis d'arbres forestiers et on formera les agriculteurs à l'importance des systèmes agricoles forestiers et des arbres d'ombrage pour atténuer le changement climatique.

Comment prévoient-ils de soutenir les femmes?
Le projet aide les femmes de Daregba et de Colonel à créer des entreprises de semis et à exploiter des centres de fermentation et de séchage afin de générer une source de revenus supplémentaire. Les femmes seront formées à la direction et aux compétences entrepreneuriales afin de gérer efficacement les entreprises et d'assumer des rôles de direction. La population féminine sera encouragée à rejoindre la Women School of Leadership pour une formation en finance, en négociation, en prise de décision en groupe et en sensibilisation à l'égalité des sexes.