"LA MOITIÉ DES FLAMANDS ONT PROFITÉ DU CORONA POUR S'OCCUPER DE LEUR INTÉRIEUR"
La situation n'est pas toujours facile pour un menuisier qui débute. Kim Vlerick de Destelbergen en a fait l'expérience. Après avoir été indépendant pendant quelques années, il a décidé d'investir dans une coûteuse machine de nesting. Cependant, il s'est avéré que cette machine faisait tout sauf ce pour quoi elle avait été achetée. Elle a dû être remplacée, ce qui a été un coup dur sur le plan financier. Mais au final, tout se passe bien. En témoigne le Trophée Menuiserie que Kim Vlerick a remporté en 2020 dans la catégorie Intérieur total.
menuisier dans l'âme
Kim Vlerick: "J'ai attrapé le virus du bois à l'école. Mais ce n'était pas le plan, au départ. En effet, mes parents avaient une boucherie et il était évident que je rejoindrais l'affaire familiale. Les choses n'ont donc pas tourné comme prévu. J'ai obtenu mon diplôme en 2000 et j'ai commencé à travailler pour un employeur qui - comme tant d'autres aujourd'hui - recherchait de la main d'oeuvre supplémentaire. Pendant les dix ans où j'y ai travaillé, j'ai pu gravir les échelons. Malheureusement, la taille de l'entreprise a tellement évolué qu'au bout d'un certain temps, tout ce que je faisais, c'était effectuer le montage chez les clients."
"C'était très amusant, mais cela signifiait que je n'étais plus en contact avec le département de production. C'est pourquoi j'ai d'abord commencé comme menuisier indépendant en activité complémentaire avant de devenir indépendant à titre principal en 2010."
le début du cauchemar
Les débuts officiels en tant qu'indépendant n'ont pas été faciles.
"2010 n'était pas le moment idéal pour créer son entreprise", se souvient Kim Vlerick. "Néanmoins, j'ai fait le grand saut et j'ai commencé dans un petit studio de 50 mètres carrés dans la maison de mes parents. Je travaillais avec un collègue qui s'occupait de tous les travaux de sciage et de masquage. En 2012, j'ai déménagé dans mon atelier actuel à Destelbergen et j'ai installé une scie à panneaux et une encolleuse de chants. En 2016, j'ai investi dans une encolleuse de chants adaptée et une nouvelle machine de nesting mais celle-ci s'est finalement avérée être un cauchemar. Elle tombait constamment en panne, surtout lorsqu'il fallait effectuer une série d'actions différentes. Après deux ans de galère, avec pratiquement aucune assistance de la part du fournisseur en question, j'ai décidé de remplacer cette machine par une nouvelle. Inutile de dire que ça a été un coup particulièrement dur sur le plan financier."
"Le Trophée Menuiserie a suscité de nombreuses réactions de la part du secteur"
Toujours du sur-mesure
Kim Vlerick s'occupe principalement d'éléments d'intérieur (tels que cuisines, salles de bains, bureaux, portes intérieures, etc.) "Nous faisons toujours du sur-mesure. Rien n'est standard chez nous. Nous partons d'un panneau brut et nous le transformons progressivement en meuble sur mesure. Nous travaillons aussi bien pour des particuliers que pour des architectes et des entreprises, répartis dans toute la Flandre."
"J'estime que la part des particuliers est d'environ 70%. Les premières années, les clients sont venus à moi principalement par le bouche à oreille. Aujourd'hui, cette publicité est complétée par un site web attrayant et une publicité dans divers journaux locaux." Et cette publicité porte ses fruits, car le carnet de commandes de Kim Vlerick est bien rempli. "En moyenne, on peut dire que mes missions sont fixées environ six mois à l'avance. Parfois, des projets sont mis en veilleuse pour des raisons indépendantes de notre volonté, mais il est rare qu'ils soient annulés. Et une fois que les gens décident de se lancer, il faut que ça aille vite."
Renforcement nécessaire
Kim Vlerick travaille principalement seul, mais il recherche un travailleur supplémentaire.
"Jusqu'à récemment, quelqu'un travaillait ici, mais cette collaboration a pris fin pour des raisons de compatibilité. Je suis donc à nouveau à la recherche d'un collaborateur pour l'entreprise. Un travailleur à temps partiel suffirait même, car je peux m'occuper seul du travail de production dans l'atelier. C'est surtout au niveau de l'installation qu'une paire de mains supplémentaire serait la bienvenue. Cette personne ne sera pas facile à trouver car cela fait plusieurs mois que je cherche sans avoir trouvé la bonne personne.
Chez Kim Vlerick, les stagiaires sont également les bienvenu : "Ici, ils peuvent apprendre à connaître tous les aspects de la fabrication de meubles: de la mesure à l'installation, en passant par la production. J'ai un stagiaire actuellement mais il doit poursuivre ses études. Cela signifie qu'à court terme, je serai effectivement toujours à la recherche de quelqu'un pour m'aider."
le confinement: une aubaine
Même si la crise du corona a frappé plusieurs secteurs de plein fouet, Kim Vlerick n'a pas à se plaindre. "Je n'ai pas rencontré de réels problèmes. J'ai toujours été capable de faire mon travail. J'ai profité du confinement de 2020 pour m'attaquer à un certain nombre de petits projets qui traînaient. Une fois que nous avons été autorisés à retourner chez le client, tout était prêt."
"Et en plus de cela, il est de notoriété publique que le Flamand a profité de la période du corona pour s'occuper de sa maison avec le budget vacances qui avait été libéré. Cette période a été difficile pour moi, avec des semaines de travail de 7 jours et des journées de parfois 14 heures ou plus. Cela s'explique principalement par le fait que je suis responsable de tous les aspects, de la discussion du projet avec le client à l'établissement du devis, en passant par la production, l'installation et la facturation. Heureusement, la situation s'est calmée. Désormais, les clients répartissent davantage leur budget entre différents postes, dont les voyages.
"Les clients potentiels sont plus susceptibles de faire confiance à un artisan qui a reçu un Trophée (Menuiserie)"
Le jury est impressionné
La raison immédiate de cet article est le fait que Kim Vlerick a remporté le Trophée Menuiserie 2020 dans la catégorie Intérieur total. Le jury a été particulièrement impressionné par le concept global qu'il a réalisé pour ses clients à Gand.
"Les idées ont été fournies par Piet Goossen et je me suis occupé de les exécuter. Ce projet global comprenait de nombreux sous-projets: un îlot de cuisine de plus de quatre mètres, un meuble TV avec un téléviseur caché dans une paroi avec un système de levage, des armoires de rangement de plus de 11 mètres de long, placées dans les coins et un bureau exceptionnel avec un plan de travail incliné. Ce dernier point en particulier a constitué un véritable défi. Comme cerise sur le gâteau, j'ai également installé une bibliothèque avec la particularité que le client ne voulait pas de supports de sol. Donc tout devait être fixé au mur. Sachant que les armoires seraient remplies de livres lourds, je devais prévoir une construction très solide."
Kim Vlerick est naturellement ravi de son Trophée Menuiserie. "C'est une reconnaissance qui émane de votre propre secteur", dit-il. "C'est le couronnement de nos dix ans d'existence. En outre, j'ai également reçu beaucoup de réactions à son sujet. Je n'hésite pas à utiliser ce prix dans ma communication en ligne et hors ligne. Par exemple, je le mentionne à la fois sur ma camionnette de livraison et sur mon site web. Les clients potentiels sont plus susceptibles de faire confiance à un professionnel qui a reçu un prix."
témoignage d'Un membre du jury
Les éloges de Peter Lootens, membre du jury, lors de la présentation, sont éloquents: "En tant que jury, nous avons été particulièrement séduits par la variété des matériaux utilisés dans les différentes applications. Le niveau de détail était également très élevé. Il y avait un détail caché dans presque tous les coins et recoins: des armoires sans poignée, des portes coulissantes qui pendent à fleur, des placages courbes... Tout cela a abouti à un ensemble exceptionnellement esthétique, qui a été récompensé par le Trophée Menuiserie."
Viser la croissance
En ce qui concerne les projets d'avenir de Kim Vlerick, tout dépend de la rapidité avec laquelle il pourra trouver un employé compétent. "Si cela se produit bientôt, nous pourrons nous lancer à fond dans la croissance", réalise-t-il. "Ce n'est pas encore le cas. Avec le temps, je pourrais avoir envie d'agrandir un peu mon studio. Ma femme a récemment rejoint l'entreprise. Elle s'occupera de la paperasse, qui m'incombait souvent. En ce moment, elle suit même un cours de logiciel de dessin pour la machine CNC, afin de pouvoir, à terme, visualiser le travail pour le client. Cela me permettra de me concentrer encore davantage sur le travail en atelier et l'installation chez le client. De temps en temps, elle participe aussi au montage, mais ce n'est pas une solution à long terme. Nous continuons donc à chercher de la main-d'œuvre supplémentaire."