"Dans le futur, tout le monde vivra à l'électrique"
En visite chez Klinkenberg
Depuis 1975, Klinkenberg, qui a débuté comme installateur d'électricité pour le résidentiel, est ancré dans le paysage liégeois mais aussi dans toute la Wallonie. L'entreprise compte aujourd'hui 220 travailleurs et se spécialise dans tout ce qui touche à l'électricité et à la transition énergétique. L'administrateur délégué Christophe Klinkenberg a repris l'entreprise de son père en 2015 et voit un avenir intéressant dans le secteur.
Une forte croissance en peu de temps
Michel Klinkenberg a fondé l'entreprise éponyme Klinkenberg il y a 49 ans, à l'époque pour fournir de l'électricité au secteur résidentiel. Entre-temps, l'éventail des tâches s'est considérablement élargi: "Nous avons d'abord complété notre offre dans les secteurs industriel et tertiaire", explique Christophe Klinkenberg, fils de Michel et actuel administrateur délégué.
Il y a vingt ans, Klinkenberg s'est également lancé dans le secteur du chauffage, de la ventilation et de la climatisation pour le marché résidentiel. Vint ensuite l'installation de systèmes d'alarme et de caméras de surveillance. Les panneaux photovoltaïques ont été ajoutés en 2011.
Une étape logique, selon Christophe: "Nous réalisions déjà le câblage de toutes ces choses en tant qu'électriciens alors nous nous sommes dit: pourquoi ne pas aller jusqu'au bout, qu'il s'agisse d'alarmes ou de panneaux photovoltaïques? Cela a aussi des avantages: nos clients sont très intéressés par le concept multitechnologique. Un seul point de contact, ou comme j'aime à le dire, un seul numéro de TVA. Si demain il y a un problème, le client sait à qui s'adresser."
L'entreprise a connu une forte croissance au cours des dernières décennies. Jusqu'au 31 mai de cette année, seule la famille Klinkenberg était actionnaire. Pendant neuf ans, Christophe Klinkenberg a été le seul actionnaire de l'entreprise familiale, mais afin de se prémunir contre l'avenir, il a ouvert son capital et le groupe flamand Think2Act a acquis des actions.
"C'était une décision stratégique compte tenu de l'évolution de l'entreprise", explique Christophe Klinkenberg. "L'entreprise était dirigée par une seule personne, moi-même, et je me suis rendu compte qu'il y avait un risque. S'il m'était arrivé quelque chose, l'entreprise aurait été en danger. Mon fils est encore trop jeune, il ne peut pas encore prendre la relève."
Focus sur la rénovation
Klinkenberg est donc déjà actif dans un grand nombre de secteurs, mais cela ne doit pas s'arrêter là: "Nous voulons continuer à nous développer en tant qu'entreprise. Pour l'instant, par exemple, nous ne sommes pas encore vraiment engagés dans des projets de rénovation. L'arrivée du 'Stop au béton' est le signe que nous devons nous réinventer. Cela fait partie de notre stratégie commerciale pour les années à venir", déclare Klinkenberg.
Mais Klinkenberg ne propose pas seulement une approche différente en termes d'électricité et de chauffage, de ventilation et de climatisation. En effet, l'entreprise est également active sur le marché des batteries domestiques et des stations de recharge. "C'est la prochaine étape logique pour les clients qui veulent être autosuffisants. L'ensemble de la transition énergétique constitue également un élément important de notre stratégie."
"Il y a les objectifs européens à atteindre. Nous disposons également d'un centre de recherche pour trouver des solutions innovantes. Ainsi, nous essayons toujours d'avoir une longueur d'avance sur nos concurrents."
Matériaux d'Ecostal
Pour fournir les matériaux nécessaires, Klinkenberg travaille en étroite collaboration avec Ecostal. "Il est agréable d'avoir un partenaire qui est situé près de chez nous... et qui offre, en plus, des prix compétitifs", déclare Christophe Klinkenberg.
Selon Christophe Klinkenberg, environ 80% de tous leurs achats proviennent d'Ecostal: "Qu'il s'agisse de stations de recharge, de panneaux solaires, d'onduleurs, c'est presque toujours chez eux que nous achetons. Nous sommes toujours très satisfaits de leurs produits."
L'avenir est à l'habitat électrique
Nous sommes actuellement en pleine transition énergétique, et Klinkenberg est aux premières loges pour suivre cette évolution. Il constate cependant qu'il y a encore trop peu de maisons équipées de panneaux solaires: "Je ne vois pas ce qui se passe derrière les maisons mais quand je me promène à pied ou en voiture et que je regarde la façade des maisons, je ne vois pas encore beaucoup de panneaux photovoltaïques. Il y a plein de gens qui n'ont pas encore de panneaux sur leur toit, mais il y en a aussi beaucoup qui en ont. Manifestement, les gens savent aussi que la transition énergétique est nécessaire."
En tout cas, ce n'est pas à cause du prix: "Je dirais plutôt que ceux qui n'ont pas encore de panneaux n'ont pas encore calculé leur retour sur investissement. Certes, c'est moins rentable qu'il y a quelques années, mais cela reste un bon investissement. Ces panneaux durent très longtemps et il y a peu de pièces à remplacer."
"De toute façon, on ne prévoit plus de mazout dans les nouvelles maisons et le gaz est également de moins en moins répandu. Aujourd'hui, 99% de nos projets sont équipés de pompes à chaleur et de panneaux solaires. Et il est rare que le client n'aborde pas le sujet."
Pour Christophe, une chose est sûre: à l'avenir, tout le monde vivra à l'électrique. "Il n'y a pas d'autre solution. Pour moi, c'est avec la guerre en Ukraine que j'ai compris qu'il fallait passer à l'électrique. Je suis convaincu que c'est le moyen de maîtriser les coûts de l'énergie. Il faut aussi partir du principe que le retour sur investissement reste intéressant. Donc oui, au niveau des bâtiments, je suis convaincu que l'avenir est à l'électrique. Je ne vois pas comment nous pourrions faire autrement."
Encore un long chemin à parcourir pour les voitures
Klinkenberg est donc fermement convaincu en ce qui concerne les bâtiments. En revanche, il est plus sceptique à propos des voitures électriques: "Actuellement, il y a encore un énorme manque de bornes de recharge publiques, surtout en Wallonie. On essaie de progresser, mais ce n'est pas assez rapide."
"Le gouvernement veut que les entreprises écologisent leur flotte, mais le réseau de bornes de recharge doit être suffisamment développé. J'espère que le problème sera résolu d'ici quelques années et que les stations de recharge pourront également recharger rapidement les voitures de mes travailleurs. Sinon, ce sera difficile pour moi. Je ne veux pas avoir à les payer pendant deux heures alors qu'ils sont immobilisés à recharger leur voiture."
"La conduite tout électrique n'est pas l'avenir"
En effet, selon Christophe Klinkenberg, le marché des voitures électriques est appelé à décliner: "J'en suis convaincu. La conduite électrique est une solution pour les 4 à 6 prochaines années, mais ensuite nous chercherons à nouveau des solutions alternatives. Je ne sais pas lesquelles, mais la conduite tout électrique n'est pas l'avenir."
Les (trop rares) installateurs du futur
Les évolutions environnementales signifient également que les installateurs doivent s'adapter et acquérir de nouvelles compétences. "Le rôle d'un installateur ne se limite pas à une prise ou à un interrupteur. Un installateur doit être plus complet, notamment avec l'ascension des maisons QNE, des onduleurs, des stations de recharge, etc", explique Christophe.
Il n'en reste pas moins qu'il y a une énorme pénurie de travailleurs qualifiés. Et Klinkenberg le ressent également: "Le métier n'est pas attrayant", déplore Christophe, "les parents préfèrent dire que leur enfant est médecin plutôt qu'électricien. Et c'est vraiment dommage. Car les gens sont très heureux quand un technicien vient installer leurs panneaux solaires. J'espère qu'on trouvera des moyens de rendre ce métier plus attractif."
S'ouvrir davantage à l'étranger
Klinkenberg aura certainement besoin de cette aide: "Nous étudions les possibilités d'étendre nos activités à la France. La France est un marché intéressant en termes d'emploi. Mon ambition n'est pas d'augmenter mes effectifs, mon ambition est de maximiser ce que nous faisons."
"Je veux offrir un travail à plus grande valeur ajoutée et spécialiser de plus en plus mes techniciens. Nous avons toujours notre base: une maison, un appartement, qu'il s'agisse d'une construction neuve ou d'une rénovation. Ce marché existera toujours. Mais dans mon activité, chez Klinkenberg, les proportions vont changer."