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L'entrepreneur de jardin s'est professionnalisé

Stefan Haerinck: "La connaissance et la communication sont vitales"

Haerinck
Les 'arbres climatiques' apportent de la fraîcheur

Fin 2020, le label ECOFriendly a été attribué pour la première fois dans le cadre du concours De Vlaamse Tuinaannemer. Ce label a été décerné à Tuinen Stefan Haerinck (Zulte), en plus d'une médaille d'or dans la catégorie <150 m². Il s'est distingué avec un jardin dans le centre de Gand, où il a accordé une grande attention au choix des plantes et à la gestion de l'eau. "C'est fantastique de pouvoir créer une petite 'oasis de verdure' dans le centre-ville. Depuis plusieurs années, je constate également dans les zones rurales que mes clients sont plus attentifs à l'importance de la verdure. Le confinement et la sécheresse jouent un rôle clé à cet égard".

Haerinck
"Le jardin est vraiment utilisé: les collaborateurs sortent souvent pour passer des coups de fil et ils apprécient vraiment la verdure"

l'Importance de la verdure dans les villes...

Le projet gagnant a été aménagé pour le compte d'un cabinet d'architectes gantois. Haerinck: "La collaboration avec l'architecte de jardin Floris Steyaert s'est bien passée. Avant, il y avait juste une petite cour et une dépendance. Cette dernière a été démolie, créant ainsi un espace intérieur de 110 m². Le jardin est vraiment utilisé: les collaborateurs sortent souvent pour passer des coups de fil et ils apprécient vraiment la verdure. Il y a également beaucoup de contact avec le jardin grâce à la grande baie vitrée. Cela fait du jardin un véritable joyau. Les appartements autour ont eux aussi  vue sur le jardin. Ce dernier ajoute vraiment de la valeur au quartier. Le jardin a été conçu comme un jardin semi-ombragé mais il y a toujours un grand store devant les fenêtres si bien que c'est en fait devenu un jardin ombragé. Nous avons planté des 'arbres climatiques' pour assurer un peu de fraîcheur. Ce sont de grands arbres multi-troncs. Quand le store était déployé, certaines plantes ne recevaient pas assez de soleil. Alors nous les avons changées. Nous avons également aménagé des lieux de nidification pour les oiseaux et accordé de l'attention aux plantes qui attirent les insectes".

Stefan Haerinck
Stefan Haerinck: "Je vois beaucoup de travail dans les villes à l'avenir"

Travailler en ville est-il plus difficile qu'à la campagne ?

"C'est plus difficile, oui. J'ai beaucoup de collègues qui n'aiment pas aller à Gand - zone à faibles émissions, organisation du stationnement, logistique: tout cela ne facilite pas les choses, j'ai moi-même deux véhicules qui ne sont plus autorisés à y entrer - mais je ne veux pas quitter la ville. Un défi particulier ici était la différence de niveau: le jardin est beaucoup plus bas que la porte d'entrée. Nous avons donc dû passer au-dessus du bâtiment avec une grande grue. A Gand, il y a souvent beaucoup de pierres dans le sol. Nous avons creusé un demi-mètre et apporté du substrat. C'est un succès, tout pousse très bien. Le sol en dessous est bon: il n'y a pas de couche dure. L'eau peut donc s'écouler. La gestion de l'eau est également plus importante dans les villes: les plantes doivent avoir suffisamment d'eau, mais en hiver, il ne faut pas d'eau stagnante. Les petits jardins peuvent rapidement devenir une 'piscine'. Les travaux de terrassement sont donc très importants. Mais en fait, ils le sont toujours".

"La confinement et la sécheresse sensibilisent les gens à la verdure"

Travaillerez-vous davantage dans les villes à l'avenir ?

"J'aime la diversité: nous aimons travailler à la campagne, mais aussi en ville. Je vois beaucoup de travail dans les villes à l'avenir. Celles-ci se concentrent de plus en plus sur l'écologisation, y compris dans les jardins privés. Plus de verdure, moins de revêtements en dur: avec ces étés chauds, cela ne fera que s'accentuer. Les villes sont des îlots de chaleur; si l'on peut créer de l'ombre avec un arbre, il faut le faire absolument".

Haerinck
Olsene: à la campagne aussi, la verdure gagne en importance

... mais aussi dans les campagnes

Le projet à Gand est une 'oasis de verdure'. Quelle est l'importance de la verdure dans les campagnes?

"Très grande. Les étés y sont aussi secs qu'en ville. Ici, autour de Zulte, nous avons un sol sableux dans lequel on ne peut pas planter ce qu'on veut. Il faut vraiment chercher pour trouver une belle pelouse en été. J'expérimente maintenant des pelouses plus biodiversifiées: des herbes plus robustes, avec des fleurs, qui résistent mieux à la chaleur. Les prairies fleuries sont très populaires actuellement. En tant qu'entrepreneur de jardin, il faut veiller à suivre le rythme. Il y a quinze ans, tout devait être le plus sobre: petit sentier, petite haie de buis. Cela a beaucoup changé et c'était nécessaire. Les architectes de jardin ont beaucoup changé également: ils sont plus détendus et plus créatifs dans le choix des plantes. Je suis également membre du conseil de Green Growth. On peut y faire la connaissance de collègues, on échange des idées: je m'y sens bien et j'apprends beaucoup. Cela a déjà débouché sur de nombreuses collaborations. On ne va pas bien loin quand on avance avec des oeillères".

De nombreux entrepreneurs de jardin vont travailler dans une plus grande diversité biologique, mais à l'inverse, nous constatons toujours une augmentation du 'dur'. Est-ce qu'on vous en demande beaucoup?

Il y aura toujours des gens qui voudront un jardin 'sans entretien'. Nous sommes un peu forcés par le gouvernement et c'est une bonne chose, quand je vois à quel piont la sécheresse frappe. J'applaudis donc l'arrivée du Green Deal. Je ne suis pas un idéaliste, mais je suis réaliste. L'année dernière, j'ai mis du gravier chez un couple de personnes âgées. J'ai insisté pour prévoir aussi quelques plantations, un multri-tronc ici ou là, mais ils ont refusé. Le client est roi. Vous pouvez essayer de les orienter mais vous ne pouvez pas aller contre leur volonté. Je comprends parfaitement les personnes âgées qui ne peuvent plus entretenir leur jardin. Le confinement et la sécheresse font prendre conscience aux gens de l'importance de la verdure. Un couple du quartier m'avait demandé d'enlever deux arbres de leur jardin avant l'été: ils voulaient plus de lumière à l'intérieur. Autrefois, je l'aurais fait sans poser de questions. Là, j'ai dit: 'Deux beaux érables! Vous allez vraiment vous en débarrasser? En été, vous pouvez vous asseoir en dessous et profiter de l'ombre'. Et après l'été, les gens étaient contents d'avoir gardé leurs arbres, qui leur avaient apporté beaucoup d'ombre. Je pense que c'est vraiment dommage de couper un bel arbre".

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Olsene: les arbres ont une capacité de refroidissement, qui devient également plus importante dans les campagnes

La communication est vitale

Est-il plus facile d'orienter les clients avec l'expérience?

"Il faut oser guider les gens et pour cela il faut avoir confiance en soi. Et puis, il ne faut pas raconter n'importe quoi. 
A dix-huit ans, je n'étais certainement pas assez mature pour cela. Après l'école d'horticulture, j'ai travaillé pendant quatre ans pour un entrepreneur de jardin: entretien, aménagement d'allées et de terrasses, puis j'ai fait des travaux de terrassement pendant deux ans. Le moment était donc venu de me lancer seul. Je suis heureux de l'avoir fait. Nous employons maintenant quatre personnes. J'aime être là tout le temps, je les accompagne toujours sur les chantiers. C'est là que je me sens le mieux. Cela fonctionne bien avec mes collaborateurs, qui apprécient cette façon de faire. Nous travaillons avec deux équipes: 80% de construction, 20% d'entretien. Les cinq premières années ont été difficiles; il faut construire sa clientèle à partir de rien. Mais les cinq ou six dernières années ont été vraiment bonnes. Il faut toujours veiller à faire du bon travail. S'il y a un problème, vous devez le résoudre. Cela porte ses fruits."

Haerinck
"En cinq ans, le métier s'est fortement professionnalisé"

Vous êtes dans le métier depuis plus de vingt ans. Qu'est-ce qui a changé ?

"Beaucoup de choses ont changé ces dernières années. Nous avons mis la barre plus haut et nous travaillons davantage à un concept d'aménagement global: terrassement, aménagement des terrasses, verdure... Il y a beaucoup plus de suivi et de collaboration avec l'architecte de jardin. Il faut vraiment y travailler beaucoup. En cinq ans, le métier s'est fortement professionnalisé. Et ça me va très bien. Lorsque vous construisez une maison, vous confiez tout à une seule personne. C'est la même chose pour un jardin. Tuyauteries, électricité, piscine: vous êtes la personne de contact et vous devez tout organiser. Et ça en fait, du travail! Mais c'est passionnant et varié. Je sais ce que je fais moi-même et ce que je sous-traite. Pour l'électricité, je demande à un électricien; pour une douche de jardin, je demande à un plombier. Si je ne peux pas fournir 100% du service dont j'ai besoin, je fais appel à un sous-traitant".

"Vous pouvez essayer de faire avancer les choses autant que vous voulez, si personne n'avance avec vous, ça ne fonctionne pas."

Quels conseils donneriez-vous aux débutants?

"Suivez votre passion, foncez. Ne vous laissez pas impressionner par ceux qui voient d'emblée les choses en grand au niveau du matériel, continuez à bien faire votre travail. Si vous n'aimez pas votre travail, mieux vaut faire autre chose. Une bonne communication est également très importante. J'ai dû travailler là-dessus aussi et cela porte ses fruits. Le client ne voit pas tout ce que vous voyez. Il faut vraiment essayer de se mettre à sa place. Vous devez également apprendre à travailler avec des collaborateurs. Nous nous en sortons très bien maintenant, j'ai d'excellentes personnes qui travaillent pour moi, qui m'aident. C'est très important. Vous pouvez essayer de faire avancer les choses autant que vous voulez, si personne n'avance avec vous, ça ne fonctionne pas. Quatre collaborateurs, c'est bien pour moi. J'admire ceux qui emploient dix à vingt personnes mais je ne serais pas capable de gérer ça. En vieillissant, j'ai appris à faire davantage confiance à mon personnel. Je suis un peu un maniaque du contrôle, mais en tant que patron, il faut apprendre à lâcher prise. Je n'ai certainement pas à me plaindre: c'était mon rêve et j'ai pu le réaliser".

Haerinck
"Le client ne voit pas tout ce que vous voyez. Vous devez vraiment essayer de vous mettre à sa place"
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Écrit par Stefan Acke

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