Théologie du CO2: interdiction de réfléchir
CHRONIQUE - FERRE BEYENS, ANALYSTE/JOURNALISTE AUTOMOBILE
Quel serait l'impact sur les émissions humaines de CO2 si toutes les voitures à moteur thermique étaient remplacées par des modèles à moteur électrique? J'ai lu une étude britannique qui modélise cette 'stratégie de décarbonisation' et réfute de manière académique le 'zéro-CO2' brandi ad nauseam pour les voitures à batterie. Cette étude est toute fraîche dans mon esprit lorsque, quelques semaines plus tard, j'ai l'honneur d'écrire sur le budget de la mobilité et la révision de la fiscalité pour les voitures de société. Ma plume est trempée dans le fiel. Et d'ailleurs, il suffit d'avoir correctement suivi ses cours de physique, de chimie ou de gestion de l'énergie pour avoir envie d'exprimer son mécontentement.
"La politisation de la science du CO2 ne sauvera pas la planète mais causera de graves dommages au climat techno-intellectuel"
Rancoeur, donc, contre les politiques qui, aveuglés par la surréalité idéologique, élaborent des taxations et des règles basées sur des données mensongères à propos du CO2, révélant une incroyable ignorance technologique. C'est surtout le signe d'une gratitude mal placée envers les ayatollah du CO2, doctrinaires et mal informés, qui continuent à propager la folie climatique avec un flagrant manque d'à-propos. Avec des arguments moralistes qui occultent la différence causale entre le CO2 et le respect de l'environnement grâce à une manipulation inédite des chiffres et des faits. En tant que journaliste, il est préférable de ne pas poser de questions. Ne vous aventurez surtout pas à expliquer la différence entre une contre-vérité inconsciente et un mensonge flagrant. Pas un mot sur cette politique doctrinale corrompue par l'éco-obscurantisme. Ni sur cet entre-soi en mode hermandad qui témoigne d'un aveuglement collectif et fait fi de la réalité technologique. Ne remettez donc pas en cause la tromperie à grande échelle sur le CO2 menée par des agitateurs qui dirigent notre voiture - et tous les secteurs professionnels qui vont avec - vers des catastrophes d'une ampleur historique.
Les électro-surréalistes ne voient plus la différence entre prévision et réalité. Pour les voitures à batterie, deux tiers des émissions de CO2 sont associés à la production des batteries, y compris l'extraction et le traitement des matières premières. La longévité de la batterie est donc cruciale dans les chiffres de CO2. Les modèles d'étude généralement utilisés aujourd'hui supposent une durée de vie des batteries d'environ 14 ans. Alors que Praxis révèle une durée de vie plus courte voire beaucoup plus courte. Ce n'est pas pour rien que les garanties des batteries (aujourd'hui) vont jusqu'à huit ans. Une durée de vie plus courte (que 14 ans) se traduira inévitablement par des données CO2 beaucoup plus élevées. Et surtout par un avenir de décarbonisation moins rose. On voit donc des prévisions surréalistes s'opposer à des études étayées par des calculs objectifs et plus proches de la réalité. Des données CO2 manipulées face à une réalité plus négative pour les BEV.
Des batteries plus efficaces et de meilleure qualité réduiront l'impact humain sur le CO2 plus rapidement que la hausse rapide des ventes de BEV. Emission Analytics a récemment calculé que l'électrification croissante des voitures - que ce soit par l'utilisation de BEV, de PHEV ou de FHEV - entraînera sans aucun doute une réduction de CO2 d'ici 2050. Si l'on veut atteindre d'ici-là des réductions identiques en boostant au maximum la pénétration de BEV - au détriment des ventes de PHEV ou FHEV -, cela ne sera possible qu'à des coûts beaucoup plus élevés et avec des risques de mise en œuvre considérablement accrus. Seule l'introduction de batteries plus efficaces (et surtout plus coûteuses) permettra d'obtenir des données CO2 plus favorable lorsque la pénétration des BEV sera fortement accrue. La qualité des batteries devient donc plus importante que le nombre de BEV déployés. Les analyses ont également calculé un scénario plus pessimiste. Avec des batteries qui ne durent que six ans. Un renouvellement plus rapide de la batterie l'emporterait sur l'avantage des émissions d'échappement nulle obtenu grâce à l'utilisation de BEV. Par conséquent, un impact plus favorable sur le CO2 ne se produira qu'à partir de 2070. Ces modèles de 6 ans sont bien sûr peu probables. Ils illustrent cependant qu'une politique de décarbonisation réaliste est impossible sans se baser sur des lois scientifiques (exactes). Des règles - on semble l'oublier - que les ingénieurs ne peuvent jamais ignorer dans l'exercice de leur activité complexe de technicien automobile.
Pouvons-nous encore nous taire lorsque les ministres écolos nous disent à la télévision que l'impact du CO2 est moins nocif pour les projets qui entrent dans leur cadre politico-idéologique? Cette même politique est toujours trompeuse quant aux prévisions de CO2 pour un avenir lointain. Emission Analytics a donc à nouveau examiné la réduction du CO2 au cours des dernières années. Avec notamment une étude des émissions de CO2 cumulées causées par les véhicules vendus au Royaume-Uni depuis janvier 2020. Les 3,3 millions de nouvelles unités ont émis ensemble plus de 6,150 mégatonnes de CO2 de plus que si tous les modèles avaient été des FHEV. En supposant que tous les nouveaux véhicules soient des BEV, les émissions de CO2 seraient encore plus élevées de 2,360 mégatonnes. Parce que l'impact (sous-estimé et volontairement dissimulé) de la production de CO2 des batteries lourdes (60 à 100 kWh) annule largement l'avantage de la conduite sur batterie. Ce qui prouve une fois de plus qu'il est technologiquement absurde de qualifier les BEV de 'zéro émission' simplement parce qu'ils n'ont pas de tuyau d'échappement.
Après la grand-messe du climat à Glasgow, les philosophes des sciences se sont demandé à juste titre comment cet objectif absurde du zéro CO2 a pu voir le jour. Certainement pas sur base d'une analyse coûts-profits sérieuse et certainement pas après que tous les effets secondaires possibles, tant environnementaux que sociaux, aient été soumis à une étude approfondie. Mais les théologiens du CO2 poursuivent leurs activités sans être inquiétés. En tant que prophètes de malheur terriblement mal informés sur le plan technologique, ils peuvent continuer à ridiculiser les scientifiques sérieux. Mais ne vous avisez pas de poser de remettre tout ça en question, et encore moins d'y réfléchir ...