A quoi faut-il faire attention lors de la conception d'un toit vert?
Les toitures vertes pour le plaisir des yeux et de la nature
Les toitures vertes sont de plus en plus populaires. Cela s'explique par les nombreux avantages qu'elles offrent au propriétaire du bâtiment. Les entreprises qui installent des toits verts soulignent sans cesse qu'il est préférable de les impliquer dès le début du processus de construction. Ce n'est qu'ainsi que l'installation d'un toit vert peut être prise en compte de manière optimale lors de la conception de la structure porteuse.
Critères de conception
Des facteurs cruciaux
Les toits verts ne sont souvent envisagés qu'à un stade ultérieur (voire final), pour finalement aboutir à la conclusion que le bâtiment n'a pas une capacité portante suffisante pour les accueillir.
Les facteurs suivants jouent un rôle essentiel:
- Orientation: une toiture verte se développe mieux avec une orientation sud. Une orientation nord ou une zone ombragée peuvent également être aménagées avec un système de toit vert, à condition de choisir des plantes appropriées. Les toits verts sont plus performants au soleil (avec un minimum de trois heures d'ensoleillement), sinon une prolifération de mousses et de mauvaises herbes peut se développer. Le choix des plantes est primordial et tient compte des préférences du client et des conditions environnementales.
- Épaisseur de la couche de substrat: la couche de substrat doit avoir une épaisseur d'au moins 3 cm pour éviter la propagation à travers le toit. Lorsque l'épaisseur du substrat ne dépasse pas 10 cm, un maximum de 20% de matière organique est autorisé dans le substrat. Cette règle est fixée par arrêté royal. Les substrats qui ne répondent pas à ces exigences ne peuvent être utilisés que s'ils appartiennent à la classe BROOF(t1).
- Stabilité: le poids de la toiture-jardin a un impact significatif sur la stabilité du bâtiment. Les calculs nécessaires doivent donc être effectués par un ingénieur ou un architecte. Pour les nouveaux projets de construction, un poids supplémentaire de 100 à 250 kg/m² doit être pris en compte, en fonction du type de toit vert.
- Charge du vent: pour les bâtiments de grande hauteur (trois étages ou plus), il est recommandé d'effectuer une étude de la charge du vent.
- Drainage: une autre considération importante est la capacité de drainage, en particulier pour les toits de grande taille. Dans certains cas, l'eau ne peut pas s'écouler assez rapidement, par exemple en cas de fortes précipitations de 300 litres par hectare et par seconde. L'accumulation d'eau peut surcharger la structure et avoir un impact négatif sur la végétation.
- Étanchéité des toitures: il est conseillé d'utiliser une étanchéité résistante aux racines (surtout pour les toitures intensives, c'est obligatoire) qui répond aux normes FLL ou qui est approuvée par l'ATG. Lorsque les murs de compartimentage dépassent de la toiture, le tampon ou la bande incombustible peut être remplacé par une cloison verticale d'au moins 40 cm de hauteur et répondant à la classe de résistance au feu E30 ou à l'indice BROOF(t1).
- Légère pente: il est recommandé de prévoir une pente de 2% vers les points d'évacuation. Si cette règle n'est pas respectée, des flaques d'eau peuvent se former, ce qui entraîne l'apparition de mousses.
Sécurité incendie
Bien que l'on affirme généralement qu'une toiture verte peut être ignifuge, il n'est pas toujours facile de déterminer les propriétés de résistance au feu d'une toiture verte. En effet, la végétation peut varier considérablement d'un projet à l'autre.
Il est toutefois possible de réduire le risque d'incendie par des mesures telles que la compartimentation. Dans ce cas, les zones vertes du toit sont séparées par des zones stériles de pierres, de gravier, de sable ou d'autres matériaux incombustibles.
La règle de base est une bande incombustible d'au moins 80 cm de large (en fonction de la hauteur de la végétation) tous les 40 mètres sur la surface du toit. Ce compartimentage peut être réalisé par une couche de trois centimètres d'épaisseur de gravier, de tuiles en béton ou d'autres matériaux incombustibles. Le long des arêtes du bâtiment, autour des fenêtres de toit ou d'autres éléments verticaux, cette bande incombustible doit avoir une largeur d'au moins 50 cm.
Lorsque les murs de compartiment traversent le toit, la bande peut être remplacée par une cloison verticale d'au moins 40 cm de haut, résistante au feu (E30) ou conforme à la classe BROOF(t1). En outre, la présente recommandation impose des restrictions quant à la hauteur de la végétation. La hauteur doit être limitée à d - 0,4[m], où "d" correspond à la distance horizontale entre le point considéré dans la végétation environnante et l'axe de la bande incombustible. En d'autres termes, un arbre sur la toiture verte ne peut pas faire saillie sur ou au-dessus de la bande incombustible. Pour les ouvertures de façade, la hauteur de la végétation ne doit pas dépasser d - 0,4 + h. Dans ce cas, "d" représente la distance entre la plantation et l'ouverture du mur, et "h" représente la hauteur du panneau de remplissage sous l'ouverture de la façade. Ce principe s'applique également aux lucarnes et aux exutoires de fumée.
La règle de base est une bande incombustible d'au moins 80 cm de large tous les 40 mètres sur la surface du toit
Dans la pratique, ces recommandations conduisent à la construction d'au moins deux compartiments sur un toit vert extensif de plus de 40 m. Ils doivent être séparés par un chemin incombustible de 1 m de large. Le long des ouvertures de la façade, le chemin incombustible doit avoir une largeur de 50 cm. Une alternative est un panneau de remplissage de 50 cm de haut à l'intérieur de l'ouverture du mur. Dans ce dernier cas, la végétation ne doit pas dépasser 10 cm de haut.
Détection des fuites et étanchéité
La membrane d'étanchéité sous la toiture verte est moins accessible que celle d'une toiture traditionnelle. Par conséquent, la détection et la réparation des fuites prendront plus de temps et coûteront plus d'efforts et d'argent.
Il est fortement recommandé d'effectuer un test d'étanchéité, par exemple en inondant le toit pendant 48 heures avant d'installer la toiture verte. En raison de l'accessibilité limitée, il peut être avantageux de compartimenter le toit. En cas de fuite, celle-ci peut être plus facilement attribuée à une zone spécifique. Pour les réparations, seule cette zone spécifique doit être accessible et nettoyée.
Un test à la fumée peut être utile pour détecter les erreurs de mise en œuvre, tant sur le terrain qu'au niveau de l'avant-toit. De même, un test d'électrode et une caméra thermique peuvent être utilisés.
Entretien
Tout type de toiture verte nécessite un entretien régulier, généralement sur une base semestrielle. Pour des raisons structurelles, les débris végétaux qui s'accumulent dans les drains et la végétation indésirable doivent être enlevés du toit.
Le vent et les animaux peuvent faire tomber les graines des arbres et des arbustes sur un toit étendu. Lorsque l'eau de pluie s'accumule sur le toit, elle favorise la croissance des mousses et l'acidification du substrat. Cela nuit non seulement aux plantes, mais aussi au matériau de couverture. À partir de la troisième année de vie, un toit vert extensif doit également être fertilisé. En outre, il est conseillé de tondre la végétation en automne et d'enlever les feuilles mortes, entre autres.
En règle générale, plus la toiture verte est intensive, plus l'entretien doit être fréquent!
Avec la collaboration d'EMC Greenroofs et VM Building Solutions