Un hôpital à l’ambiance d’hôtel
Étude de cas : AZ Alma (Eeklo)
Fin mars 2017, les collaborateurs et patients de l'AZ Alma, qui étaient avant répartis sur le Campus Eecloo et le Campus Sijsele, ont pris leur quartier dans le nouvel hôpital à la Ringlaan à Eecloo. Un mastodonte: un bâtiment de sept étages, avec 512 lits et une surface totale de 60.000 m2. Un bâtiment rationnel, construit de manière symétrique, avec des allées limitées et des chambres aménagées de manière fonctionnelle. Et, ce qui n'est pas inintéressant, un bâtiment flexible, prêt à s'adapter aux besoins toujours changeants des soins.

EXERCICE D'EQUILIBRE ENTRE REPOS ET JOUISSANCE
Le Heilig-Hartkliniek à Eecloo et l'Elisabeth Ziekenhuis à Sijsele forment depuis 2003 une entité et les premiers pas pour un nouveau campus ont été faits un peu plus tard. Encore avant que la fusion des deux hôpitaux ne soit officielle – en juillet 2006 – le bureau d'architectes AAPROG avait été contacté pour un projet de nouveau bâtiment de soins contemporain.
”La direction voulait un hôpital fonctionnel, adapté aux besoins toujours changeants des soins, où chacun, des collaborateurs aux patients, jusqu'aux voisins, pourrait trouver une place”, dit l'architecte Jo De Maesschalck. ”Selon moi, nous y sommes parvenus. Avec pas moins de 60.000 m2 de superficie et 512 lits, le programme des exigences était, il est vrai, énorme, mais parce que nous avons toujours recherché la solution la plus fonctionnelle et la plus rationnelle, l'organisation du bâtiment est restée simple et flexible, tandis que, dans la partie centrale – l'atrium – nous avons pu parfaitement répondre au souhait du client qui voulait une ambiance d'hôtel.”
Rationalité et flexibilité comme points de départ
L'AZ Alma a été construit sur quatre ailes de soins en forme de L, deux de chaque côté de l'atrium avec, aux points de connexion, à chaque fois les espaces fonctionnels. ”Les espaces tels que les sanitaires, le stockage et les postes de soins ont, en d'autres mots été divisés en deux unités”, précise De Maesschalck. ”C'est non seulement efficient; cela permet aussi d'être flexible au sein des ailes pour la répartition, l'occupation et l'équipement en personnel. Selon le nombre d'interventions, les ailes peuvent être raccourcies ou prolongées, de manière à ce que les allées/couloirs soient maintenus les plus courts possibles.”
De telles considérations fonctionnelles sont à la base de la plupart des décisions sur le projet de l'AZ Alma, mais alors qu'elles sont généralement de conception simple, elles donnent parfois des résultats spectaculaires. ”L'atrium est en fait arrivé de manière très logique”, raconte De Maesschalck. ”Nous avons mis les ailes en forme de L contre deux à deux et avons réservé un espace central pour l'accueil et avons prévu un toit. Une approche simple, mais avec un grand effet, et certainement si vous y ajoutez une structure apparemment aléatoire de poutres en acier.”
Un hôpital sans seuil
L'imposant atrium est donc aussi le lieu qui doit permettre de réduire le seuil d'accès à l'hôpital. ”Vous n'avez pas ici l'impression d'entrer dans un hôpital”, souligne De Maesschalck. ”Il règne une certaine quiétude dans cet espace, et les matériaux sont choisi de telle manière qu'ils font davantage référence à une ambiance d'hôtel qu'à celle d'un hôpital. De grandes verrières, du velours rouge sur les sièges et un revêtement de sol style bois assurent une ambiance, ce qui fait qu'en dehors des médecins et des patients, les visiteurs et les voisins y trouvent aussi un lieu agréable.
Il ressort déjà des chiffres du restaurant que nous avons réussi: il attire environ trois fois plus de public qu'avant.”
Une palette relaxante
Dans les ailes de soins, il règne une atmosphère plus discrète. ”Si nous avons créé une atmosphère plus chaude et conviviale,” explique De Maesschalck, ”nous avons consciemment opté pour un revêtement et une architecture plus sobres dans les espaces de soins et de traitement. La symétrie du bâtiment, les couleurs claires, un style simple, … le tout assure le calme pour les patients dans l'hôpital. Pour cela, nous avons d'ailleurs proposé une palette dès le début, pour ainsi garantir une certaine continuité. Si nous avions laissé chaque département décider de son côté, cela aurait été la cacophonie.”