"Une marque forte pour l'aluminium avec FAC"

Le président de FAC, Joris Verschueren, se penche sur les défis auxquels est confronté le secteur de l'aluminium

FAC-voorzitter Joris Verschueren — Joris Verschueren, président de FAC: "Notre particularité en tant que groupement d'intérêts réside dans le fait que les membres potentiels doivent être contrôlés par un organisme indépendant avant de pouvoir devenir membres"

La Fédération des Constructeurs d'Aluminium (FAC) est une association sectorielle en pleine expansion qui regroupe des entreprises de qualité actives dans l'ingénierie, la production et l'installation de châssis et d'éléments de façade en aluminium. Joris Verschueren a repris le flambeau de Mark Vorsselmans il y a un an. Le moment est donc idéal pour faire le point et regarder vers l'avenir. Menuiserie a eu une conversation passionnante avec le (plus si) nouveau président sur le secteur en général et ses défis en particulier.

La preuve de la qualité fournie

Joris Verschueren: "Nous sommes un groupement d'intérêts pour les fabricants d'aluminium. Ce qui nous caractérise en tant que groupement d'intérêts, c'est que les membres potentiels doivent être approuvés par un organisme indépendant avant de pouvoir devenir membres. Ce faisant, ils prouvent qu'ils garantissent la qualité de leurs produits. L'inspection porte sur l'atelier, l'installation et l'ingénierie. Outre ses 47 membres, FAC compte également 83 partenaires impliqués dans notre secteur, tels que des fournisseurs de systèmes, des fabricants de verre, de silicones, de brise-soleil, etc. Mais il peut aussi s'agir de bureaux d'études ou d'autres prestataires de services. Le nombre de membres augmente d'année en année de manière organique. Il n'y a pas de représentant qui sillonne les routes pour recruter activement des membres. Il arrive que les petites entreprises soient rebutées par l'inspection annuelle obligatoire et payante mais nous essayons de les guider dans cette démarche autant que possible."

"Au départ, je voulais assurer la continuité et continuer à apporter une valeur ajoutée à nos membres"

Un coup d'œil sur votre site web montre que les membres se trouvent principalement dans la partie flamande du pays. Des efforts spécifiques sont-ils déployés pour impliquer également les constructeurs wallons dans FAC?

Verschueren: "Le marché wallon est beaucoup plus petit que le marché flamand. Il n'y a donc pas d'entreprises wallonnes parmi nos membres pour le moment. Nous avons toutefois traduit en français notre manuel de qualité, un outil important pour nos membres en ce qui concerne les normes applicables. Nous espérons ainsi obtenir spontanément une réponse de la part de la partie wallonne du pays."

FAC kwaliteitshandboek 2025 — "Notre manuel de qualité est un outil important pour nos membres en termes de normes applicables"

Cela fait maintenant un an que vous êtes président de la fédération. Quels sont, selon vous, les principaux enseignements et réalisations de l'année écoulée?

Verschueren: "Avec Mark Vorsselmans comme prédécesseur, la barre était placée très haut. Au départ, je voulais assurer la continuité et continuer à créer de la valeur ajoutée pour nos membres et nos partenaires par le biais de l'échange de connaissances, de la formation et de la défense des intérêts. Avec le directeur ad-interim Andy Coninx, nous avons noué des contacts précieux avec des acteurs clés du secteur au cours de l'année écoulée, tels que Buildwise, Embuild et Aluminium Center Belgium. L'organisation d'une soirée thématique sur la numérisation dans notre secteur, en collaboration avec Buildwise, en est un excellent résultat. Nous sommes également fiers du succès continu de notre cours de base en Technique de façade et de la nouvelle formation pour les chefs de projet, que plusieurs membres ont organisée au sein de leur entreprise. Enfin, nous poursuivons notre tradition consistant à présenter aux membres et aux partenaires l'expertise et les innovations de nos entreprises partenaires, par exemple par le biais de visites d'entreprises, comme en septembre chez SUYS, partenaire de FAC."

"Sur le marché privé également, nous constatons que la demande d'aluminium augmente"

bedrijfsbezoek FAC — "Grâce aux visites d'entreprises, nous poursuivons notre tradition qui consiste à présenter aux membres et aux partenaires l'expertise et les innovations de nos entreprises partenaires"

Passons maintenant au secteur en général. Comment la demande d'aluminium évolue-t-elle actuellement en Belgique? Certaines évolutions sont-elles perceptibles?

Verschueren: "La part de l'aluminium est élevée dans la construction de logements, de bureaux et de bâtiments industriels. Sur le marché privé également, nous constatons que la demande d'aluminium augmente. Ce n'est pas surprenant si l'on considère les avantages de ce matériau: facile d'entretien, robuste, inaltérable, presque entièrement recyclable et donc durable. Quand on sait que 75% des maisons flamandes ont plus de 45 ans, on se rend compte qu'il y a un énorme potentiel sur le marché de la rénovation, en partie pour répondre aux objectifs climatiques européens."

L'une des menaces qui pèsent sur l'aluminium est l'incertitude géopolitique, notamment en raison des droits de douane à l'importation imposés par le président américain Donald Trump. Dans quelle mesure cela a-t-il un impact sur l'entrepreneur flamand du secteur?

Verschueren: "L'impact direct des taxes de Trump me semble plutôt limité pour les fabricants flamands d'aluminium, mais le caractère inconstant de cette politique tarifaire a un impact majeur sur la confiance et la prévisibilité des entreprises. Et cela n'affecte pas seulement notre secteur."

"Il est de notre devoir, en tant que fédération, de veiller à ce que ce matériau reste en Europe autant que possible pour y être réutilisé"

Ce que nous devons prendre en compte, c'est qu'une grande quantité d'aluminium reviendra sur le marché dans les années à venir. Mon entreprise a soixante ans et je constate que nous devons déjà remplacer de nombreux châssis que mon père a installés à l'époque. Non pas parce que l'aluminium a perdu de sa qualité, mais parce qu'il ne répond plus aux exigences actuelles et futures en matière de performances thermiques. Il y a donc beaucoup d'alu qui sort mais en même temps, il en faut encore beaucoup. En tant que fédération, c'est notre tâche de veiller à ce que ce matériau reste en Europe autant que possible pour y être réutilisé. Aussi petite que soit notre organisation au sein de l'Europe, nous devons essayer de faire entendre notre voix dans le débat."

workshop regelen van beslag — "La nature inconstante de ces politiques tarifaires a un impact important sur la confiance et la prévisibilité des entreprises"

L'aluminium est présenté comme un matériau éminemment durable. Dans quelle mesure constatez-vous que les clients accordent de l'importance à cet aspect?

Verschueren: "D'après mon expérience personnelle - avec mon entreprise, je sers principalement des clients privés - c'est moins le cas. Mais dans les secteurs industriel et public, la durabilité est vraiment un thème important. Il est vrai que les particuliers sont également intéressés, mais ils pensent avant tout à leur portefeuille. Je m'attends à ce que les nouvelles réglementations finissent par laisser peu de choix à nos clients dans ce domaine.

"Un châssis bien fabriqué mais mal posé n'a aucune valeur"

plaatsing aluminium raam — "L'aluminium est recyclable à l'infini: il suffit de très peu de nouveau matériau pour refaire un châssis de haute qualité"

La durabilité ne va-t-elle pas de pair avec la circularité?

Verschueren: "Un châssis durable est un châssis qui tient longtemps. Et dans ce domaine, l'aluminium est une valeur sûre. Grâce aux contrôles, nos membres garantissent également la qualité de la pose. En effet, un châssis bien fabriqué mais mal posé n'a aucune valeur. En outre, l'aluminium est recyclable à l'infini: il ne faut que très peu de nouveaux matériaux pour fabriquer une autre fenêtre de qualité. Ainsi, la durabilité et la circularité vont vraiment de pair dans notre secteur."

Le label de qualité des membres de FAC a déjà été mentionné à plusieurs reprises. Dans quelle mesure cette reconnaissance est-elle également incluse comme condition nécessaire dans les cahiers des charges?

Verschueren: "Il s'agit évidemment d'un processus de plusieurs années, mais nous constatons effectivement que nos lignes directrices sont de plus en plus souvent mentionnées dans les cahiers des charges. De temps en temps, nous entendons nos membres dire que l'appartenance à FAC est citée comme cruciale pour pouvoir participer à certains appels d'offres. Nous allons bientôt lancer une campagne pour informer encore davantage les architectes sur notre fédération et nos directives. En effet, notre manuel de qualité s'adresse aussi à eux. Les architectes doivent savoir que lorsqu'ils s'engagent avec un membre de FAC, ils peuvent compter sur un châssis bien fabriqué et bien installé."

Vous venez de mentionner qu'une version actualisée du manuel de qualité est disponible. Quels sont les principaux changements par rapport à l'édition précédente?

Verschueren: "Il y a environ deux ans, il a été décidé de ne plus imprimer le manuel en grand nombre et de le rendre disponible sous forme numérique. Cela présente le grand avantage de permettre une mise à jour chapitre par chapitre. En 2024, nous avons procédé à une mise à jour générale approfondie, y compris pour le chapitre sur la résistance au feu. Ces derniers mois, nous nous sommes attaqués à des chapitres supplémentaires en réponse à de nouvelles législations, telles que les réglementations sur la commercialisation CE. Les conditions générales ont également été mises à jour, notamment en fonction des nouvelles règles sur la responsabilité extra-contractuelle. En outre, nous avons révisé le chapitre sur le traitement de surface de l'aluminium.

Au début de l'année, FAC a organisé une soirée thématique sur la numérisation dans l'industrie. Quelle a été la conclusion de cette soirée?

Verschueren: "Beaucoup de nos membres utilisent déjà des technologies innovantes, comme les dessins en 3D, les applications BIM, etc. Sur le terrain, les dossiers physiques ont été remplacés par des tablettes. De plus en plus, un tag est placé dans nos châssis comme passeport électronique contenant toutes les données techniques. Mais ce qui était très intéressant lors de la soirée thématique, c'était une explication sur l'utilisation de l'intelligence artificielle pour soutenir les processus d'entreprise, comme l'examen du cahier des charges ou la conversion d'un PDF en un outil de calcul."

thema-avond FAC — Au début de l'année, FAC a organisé une soirée thématique sur la numérisation dans le secteur

Vous êtes président de FAC depuis un an. Quelle est la durée de votre mandat et quels sont les thèmes prioritaires pour l'année à venir?

Verschueren: "Mon mandat actuel est de trois ans et peut être prolongé une fois. En principe, je peux donc rester président pendant encore cinq ans. Le prochain événement est notre réunion des membres et des partenaires, qui aura lieu le 14 octobre chez Soudal. Lors de cette réunion, nous présenterons notre benchmark. Celui-ci est le résultat d'une enquête menée auprès du plus grand nombre possible de fabricants d'aluminium sur le marché et ses besoins. En outre, un orateur se penchera spécifiquement sur l'avenir de notre secteur. Ce sera donc très intéressant. Les préparatifs de Polyclose, qui se tiendra à la mi-janvier à Gand, commencent déjà. Nous y tiendrons un stand et proposerons un moment thématique en collaboration avec un ou plusieurs partenaires."

"Un thème récurrent pour l'ensemble du secteur de la construction est la recherche de personnel qualifié"

Il est évident qu'il ne faut pas attendre le résultat du benchmark pour avoir un aperçu des défis auxquels est confronté le secteur de l'alu.

Verschueren: "Un thème récurrent pour l'ensemble du secteur de la construction, et donc aussi pour nous, est de trouver du personnel qualifié. Nous essayons de répondre à ce besoin avec nos formations techniques FAC. En outre, il est urgent de simplifier la politique des permis de construire dans notre pays. Aujourd'hui, elle est parfois trop complexe et fragmentée pour être viable. De nombreux projets sont en suspens parce que les permis ont été retardés ou ont fait l'objet d'un recours. C'est un problème qui nécessite une solution urgente. Enfin, la pandémie a provoqué une très forte hausse des prix. Nous espérions une normalisation, mais cela n'a pas été le cas jusqu'à présent. Par conséquent, la construction deviendra à un moment donné très coûteuse et presque inabordable."

www.fac-belgium.eu