Reconversion de bureaux en logements
Les architectes ingénieurs de la VUB explorent les possibilités

Le 10 mai, le bouwmeester bruxellois Kristiaan Borret a annoncé que plus de 300.000 m2 d' espaces de bureaux dans le quartier européen de Bruxelles vont être réaffectés. 30% de ces bureaux seront transformés en logements et en équipements. "Un choix logique pour éviter l'inoccupation et revitaliser les quartiers monofonctionnels", explique le professeur Waldo Galle, du groupe de recherche VUB Architectural Engineering. Mais tous les immeubles de bureaux ne se prêtent pas à une reconversion. En effet, Paulien Beeckman, doctorante à la VUB, a identifié dans son mémoire une douzaine de qualités qui facilitent la reconversion des immeubles de bureaux en logements.
Différentes couches de longévité
Pour son mémoire, Paulien Beeckman a examiné de près soixante projets de reconversion belges. "Ce faisant, j'ai examiné les différentes 'couches de longévité'. Ces couches sont les principaux composants du bâtiment et chacune a une longévité différente", explique Beeckman. "Sur la base d'entretiens et de descriptions de projets, j'ai dressé, pour chaque cas et chaque couche de longévité, une vue d'ensemble des éléments à conserver et à modifier. Sur cette base, j'ai pu identifier les qualités auxquelles chaque couche de longévité répond le mieux pour que l'ensemble du bâtiment soit adapté à une reconversion résidentielle."
qualités évidentes
"Il s'agit parfois de propriétés évidentes, telles que les dimensions et la capacité de charge de la structure, ou le nombre et l'espacement des escaliers et des ascenseurs. Par exemple, les immeubles de bureaux sont souvent ouverts à l'extérieur, mais il y a des zones sombres à l'intérieur. Cela soulève des questions telles que 'Comment rendre ces espaces habitables?' ou 'Peut-on supprimer des murs ou s'agit-il de structures porteuses auxquelles on ne peut toucher sans compromettre l'accessibilité financière?'."
Beeckman a déposé une demande auprès du Fonds de la recherche scientifique flamand (FWO) pour poursuivre ses travaux. Elle souhaite étudier les qualités qui peuvent accroître la durabilité et l'accessibilité financière d'un projet de reconversion. "Pour une reconversion réussie, un bâtiment ne doit pas nécessairement répondre à tous les critères", précise Beeckman. "Il existe des solutions créatives pour de nombreuses situations, telles que l'aménagement de patios pour apporter suffisamment de lumière ou l'ajout de terrasses pour créer un espace extérieur privé."
préserver ce qui existe déjà
Quoi qu'il en soit, la préservation et la réutilisation ne sont pas un dogme, affirment à la fois le bouwmeester et les chercheurs de la VUB. Ils sont unanimes: donner une seconde vie circulaire à des immeubles de bureaux qui ont en moyenne 30 à 40 ans à Bruxelles est un réflexe intelligent. "Surtout pour des raisons de durabilité", affirme le professeur Waldo Galle. "Pour réduire l'approvisionnement et l'évacuation des débris de démolition et des matériaux de construction dans la ville, il est préférable de préserver ce qui existe déjà. Notre empreinte environnementale et climatique en bénéficie également, car chaque élément de construction qui a une seconde vie est un élément pour lequel aucune matière première ne doit être extraite."
"La conservation et la réutilisation des briques, des poutres en bois ou des fenêtres et des portes sont encore anecdotiques aujourd'hui", affirme sa collègue Margaux Lespagnard. "Pourtant, aujourd'hui, nous devons récupérer et réutiliser les matériaux, pour apprendre à le faire." "Dans nos analyses environnementales et de coûts, une structure porteuse intelligente et généreuse combinée à un remplissage ciblé et démontable ressort toujours comme la meilleure solution dans le cas de projets résidentiels", ajoute le professeur Niels De Temmerman.