Le sens et le non-sens des aliments transformés
La Fevia a organisé deux après-midi de dialogue
L'expression 'aliments ultra-transformés' est omniprésente, souvent pour donner une image négative de la transformation industrielle des aliments. Fevia a organisé deux après-midi de dialogue sur le sujet, en faisant la distinction entre l'émotion et la science. Des experts en alimentation, des organisations de la société civile et des agences gouvernementales ont été invités à s'exprimer. Le discours est complexe et nécessite des nuances. Mais avec une approche intégrée et positive, il est possible de s'attaquer au surpoids et à l'obésité avec tous les acteurs.
1. Traiter les aliments a du sens
Hacher, broyer, chauffer, fermenter... Ce sont toutes des formes de transformation des aliments. La transformation des aliments (bruts) est essentielle pour garantir que les aliments sont sûrs, comestibles et délicieux. Personne ne le conteste, mais on l'oublie encore trop souvent.
2. Pas de définition claire du terme 'ultra-transformé'
Quand peut-on qualifier un produit d'ultra-transformé? De nombreux experts s'appuient sur le système de classification NOVA, qui divise les produits en fonction de leur degré de transformation. Ce système comprend quatre catégories, allant des aliments non transformés ou peu transformés (groupe 1) aux 'aliments ultra-transformés' ou 'aliments ultra-transformés' (groupe 4). NOVA ne tient pas compte de la qualité nutritionnelle des aliments. Il existe d'autres classifications, qui présentent autant d'avantages que d'inconvénients.
Le système NOVA est reconnu par la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) et est utilisé par plusieurs groupes de recherche. Cependant, la définition des produits dits 'ultra-transformés' reste floue. D'après les recherches, même les spécialistes et les technologues de l'alimentation ne parviennent pas toujours à classer les produits dans la bonne catégorie NOVA.
De plus, dans la quatrième catégorie 'ultra-transformée', divers produits aux qualités nutritionnelles différentes sont regroupés, allant du pain complet emballé à la margarine, en passant par les biscuits, les bonbons et les pâtes à tartiner. Cette quatrième catégorie est tellement diversifiée que son impact sur la santé est également diversifié.
3. La valeur nutritionnelle prévaut sur le degré de transformation
L'accent est-il trop mis sur le degré de transformation? Le lien de cause à effet entre le degré de transformation des aliments et leur impact négatif sur la santé n'a pas été scientifiquement prouvé. Les études portant sur les aliments dits ultra-transformés n'établissent que des associations.
En fin de compte, c'est la qualité nutritionnelle d'un produit qui importe le plus, et non son degré de transformation. Les consommateurs devraient privilégier les céréales complètes, les fruits et légumes, les fruits à coque et les graines, ainsi que les légumes secs. C'est avec ces priorités nutritionnelles du Haut Conseil de la santé que les plus grands progrès en matière de santé peuvent être réalisés. L'industrie alimentaire se saisit donc de ces recommandations pour continuer à améliorer la composition de ses produits.
4. Pas de lien entre additifs et aliments ultra-transformés
Peu de consommateurs semblent savoir ce que sont les additifs, ou numéros E, et à quoi ils servent. Il s'agit essentiellement de substances que les entreprises alimentaires ajoutent à un produit et qui ont une fonction bien définie. Il peut s'agir d'édulcorants, de colorants, de conservateurs, de régulateurs d'acidité, d'anti-agglomérants, d'exhausteurs de goût, etc. Parfois, les mêmes substances sont également présentes naturellement dans une variété d'aliments. Le numéro E 330, par exemple, est l'acide citrique, que l'on trouve également dans les agrumes.
En résumé, les fabricants ajoutent des additifs à certains produits pour en garantir la qualité et le goût à long terme. Lorsque vous préparez quelque chose à la maison, vous le consommez peu de temps après. Les additifs permettent de prolonger la durée de conservation avec la même qualité. De plus, l'ajout d'additifs ne dit rien sur le degré de transformation d'un produit.
5. Opter pour une approche intégrale
Comment transformer des choix plus sains en choix plus faciles? Les consommateurs font leurs propres choix alimentaires, mais leurs connaissances en matière de nutrition sont limitées. Une approche large et positive est essentielle si nous voulons lutter contre la surcharge pondérale et l'obésité avec tous les acteurs.
6. Prêt, paré, partez?
Il est temps d'investir davantage dans la santé et la prévention, en s'appuyant sur des politiques audacieuses. Dans le même temps, nous devons éduquer les consommateurs à la nutrition dès leur plus jeune âge, de sorte que les niveaux d'alphabétisation alimentaire augmentent dans notre pays. L'étiquetage à l'entrée de l'emballage peut y contribuer, à condition que le système soit correctement fondé scientifiquement et correctement appliqué.
Outre le gouvernement, l'industrie alimentaire a évidemment aussi un rôle à jouer. Dans le cadre du Pacte Nutri, les entreprises alimentaires s'engagent à continuer d'améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits, en mettant l'accent sur l'augmentation des fibres, la réduction du sel et la diminution du sucre. Grâce au projet 'nudging' de Be4Life, le secteur alimentaire encourage également les consommateurs dans les magasins à opter pour des choix plus sains. Le secteur reste également engagé en faveur d'un marketing responsable à l'égard des enfants, par le biais du nouveau code de la publicité.
Vous voulez en savoir plus sur les engagements de Fevia et sur la façon dont le secteur considère les aliments (ultra)transformés? Lisez la prise de position de la Fevia.